4 min de lecture
Une arbalète (Image d'illustration)
Crédit : ALFREDO ESTRELLA / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Lundi 7 juillet 1997, Philippe Tellier, un entrepreneur belge de 56 ans, parti en Espagne, s'inquiète de ne pas recevoir de nouvelles de son épouse Geneviève et de ses trois filles Vinciane, Vanessa et Laurence. Elles sont restées dans la maison familiale de Bas-Oha, un village des bords de Meuse à quarante minutes de Liège, en Belgique. Seul Rémy Lecrenier, ex-petit ami qui vit dans la maison depuis 7 mois, décroche le téléphone, mais indique qu'il n'y a personne.
Les heures défilent et Philippe Tellier s'inquiète. Alors, il contacte son beau-frère pour qu'il aille vérifier ce qu'il se passe. Dans le garage, au pied de l'escalier, il tombe sur un premier corps, celui de Geneviève, la mère de famille, et appelle les secours. Les pompiers et les gendarmes découvrent ensuite, dans deux chambres fermées à clé, trois autres corps. Vinciane, la fille aînée de 23 ans, est retrouvée une flèche tirée dans le dos par une arbalète. Elle a reçu deux balles dans la tête et a été violée. Dans la chambre d'à côté, un édredon recouvre les corps de Vanessa, 21 ans et Laurence 19 ans, tuées par balle. La plus jeune a aussi subi un viol. Dans la cuisine est écrite cette phrase: "Je suis devenu complètement fou à cause de votre fille aînée", signé "R". Comme Rémy Lecrenier.
Philippe Tellier se méfiait depuis longtemps du suspect qui ne travaillait pas, courait les filles et avait déjà un enfant d'une précédente compagne. Avec son épouse, ils avaient toutefois accepté qu'il s'installe à la maison. "Vinciane m'avait dit ces derniers jours : "Papa tu avais raison, j'ai compris, je n'en veux plus", témoigne le père de famille. Rémy Lecrenier devait quitter la maison le 7 juillet, jour de la tuerie.
L'homme est finalement arrêté dans un camping, à côté de Saint-Tropez. Philippe Tellier est convaincu que Lecrenier avait préparé son coup. Il aurait confié à un proche : "Si un jour, c'est fini avec Vinciane, le père Tellier s'en souviendra toute sa vie".
Devant la juge d'instruction, le suspect raconte s'être disputé avec Vinciane juste après son réveil car elle souhaitait qu'il s’en aille. Avec un pistolet à la main pour se suicider, dit-il, il est passé devant la chambre de Laurence qui a pris peur en apercevant l’arme. Une bagarre a éclaté et le coup est parti. Vanessa a surgi à son tour, a hurlé, puis il a tiré deux fois sur elle. Il est sorti s'acheter une pizza, puis une arbalète et un couteau à l’armurerie du coin. Quand la mère, Geneviève, est rentrée de son travail, il l’a aussi abattue. Vinciane connaît le même sort.
Lui va sortir un jour, moi, je ne sortirai jamais de ma prison. Il m'a tout pris, j'ai tout perdu.
Philippe Tellier
Lundi 29 novembre 1999, Rémy Lecrenier, 31 ans, comparait devant la cour d'assises de Liège. Il plaide coupable pour les quatre meurtres sans préméditation. Puis, après avoir nié les viols de deux des trois sœurs, il en reconnait un, celui de Vinciane. Il ne dit pas grand-chose sur ses actes. "J'ai ruminé, j'ai vu rouge", livre t-il pour seul commentaire avant d'être condamné à la perpétuité.
"Ce qui m'a frappée chez ce personnage, c'est combien il était dissimulateur, parce qu'il a eu sa mère au téléphone et il lui disait que tout allait bien, indique Dominique Demoulin, journaliste à RTL-TVI. Le jour où il a commis ces crimes, il y a des amis à lui qui passent devant la maison et qui le voient charger des choses dans sa voiture alors qu'il est en train de tuer des gens. Il a une faculté de dissimulation qui me parait assez extraordinaire."
Mardi 9 octobre 2007, huit ans après sa condamnation, Rémy Lecrenier demande sa libération. Elle est refusée. Philippe Tellier, père et mari des victimes, s'insurge contre cette possibilité : "Ce serait une chose insupportable. Lui va sortir un jour, moi, je ne sortirai jamais de ma prison. Il m'a tout pris, j'ai tout perdu", va répéter le père de famille. Il mourra, épuisé par le chagrin et la maladie, en août 2013.
Lundi 4 juillet 2016, Rémy Lecrenier, 48 ans, quitte la prison d'Andenne après 19 ans de réclusion. Placé sous bracelet électronique, le meurtrier n'a jamais fait reparler de lui.
- Aurélie Bouchat, journaliste à Sud Info en Belgique.
- Dominique Demoulin, journaliste à RTL-TVI.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte