Louis Ribes était prêtre, professeur et artiste-peintre. On le surnommait le "Picasso des églises" avec un style cubique coloré parfaitement identifiable. Il a réalisé des dizaines de tableaux, vitraux, chemins de croix installés dans plusieurs églises des monts du Lyonnais et du Beaujolais. Il signait ses œuvres de trois lettres "RIB".
Mort en 1994, Louis Ribes est accusé d’agressions sexuelles et de viols sur mineurs. Pendant des années, sous couvert de ses activités artistiques, il a fait poser des enfants nus pour mieux les abuser. Les faits remontent essentiellement aux années 1970-1980. Louis Ribes enseignait alors dans un séminaire de l’Isère. Il avait de la famille à Grammond (Loire) et à Pomeys (Rhône), où il séjournait pour les vacances.
Aujourd'hui, la souffrance des victimes éclate au grand
jour. Le diocèse de Lyon s'est emparée de l’affaire et a commencé,
symboliquement, à faire décrocher les œuvres de Louis Ribes. C'est le cas notamment dans
l’église de Pomeys dans le Rhône. On voit
sur les murs les traces laissées par le chemin de croix qui vient d’être
décroché.
"Il savait manipuler avec aisance les gens. Il me
faisait peur, confie Annick, une victime, au micro de RTL. C’était un ami de
mes parents. Il venait régulièrement à la maison pendant les vacances d’été. Il
avait une aura. C’était un artiste reconnu. Il demandait à nos parents si on
pouvait servir de modèle à ses tableaux."
Il nous mettait dans des positions pornographiques
Annick, une victime
Et d'ajouter : "Il nous faisait mettre nu, nous allongeait sur son lit à la cure du village. Il commençait par des caresses. Après, il nous mettait dans des positions pornographiques. On va dire les choses comme elles sont. Il nous dessinait. Et après, c'était systématiquement la même chose, il nous demandait de venir sur ces genoux et les attouchements commençaient."
Le sujet divise, il secoue. Une partie des œuvres de Louis Ribes a déjà été décrochée. Mais il reste encore des œuvres visibles, comme les vitraux de l’église de la commune de Sainte-Catherine. De plus, il existe plusieurs catégories d'œuvres. Dans le diocèse de Lyon, c'est Emmanuel Gobilliard, évêque auxiliaire, qui gère le dossier Louis Ribes.
"Toutes les œuvres qui appartiennent aux trois diocèses (Grenoble, Lyon et Saint Etienne) ont été déposées. Tout ce qui est en notre pouvoir a été fait concernant ces œuvres, explique Emmanuel Gobilliard à RTL. On voudrait pour le bien des victimes qu'elles ne soient plus visibles. Ensuite il y a des œuvres qui appartiennent à des particuliers et celles qui appartiennent à des mairies. On se pose la question de la destruction ou pas de ces œuvres. Pour moi, ce ne sont pas des œuvres. C'est épouvantable."
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