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Affaire Elisa Pilarski : une enquête semée d'embûches

L'enquête concernant la mort mystérieuse d'Elisa Pilarski, la jeune femme retrouvée morte dans la forêt de Retz, piétine. En cause les analyses ADN tant attendues, mais ce n'est pas tout.

Des chasseurs à courre (France)
Des chasseurs à courre (France)
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
Nicolas Barreiro
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Un gendarme présent sur les lieux du crime, la juge d'instruction et le procureur de la République qui s'en vont en plein milieu de l'enquête... De nombreux éléments sont venus ralentir l'enquête sur la mort d'Elisa Pilarski.

Cette femme de 29 ans était enceinte de 6 mois lorsqu'elle a été retrouvée morte, couverte de morsures, dans la forêt de Retz, dans l'Aisne, le 16 novembre 2019. Deux pistes ont rapidement été étudiées. D'une part Curtis, un American Staff, il se promenait avec Elisa dans la forêt ce jour-là. D'autre part, une meute de chiens de race poitevin, appartenant au "Rallye la Passion" qui organisait une chasse à courre au même moment.

Dans un communiqué, le désormais ex-procureur de la République de Soissons, Frédéric Trinh, déclarait que le décès était lié à "l'action d'un, ou plus probablement de plusieurs chiens au regard de la répartition des plaies, de leurs différences de morphologies et de leur profondeur".

Une analyse ADN est en cours depuis novembre afin d'identifier quels chiens ont pu mordre Elisa Pilarski. Mais celle-ci se fait longue, voire trop longue, comme tout le reste de l'enquête, qui piétine.

Jean-Charles Metras, un témoin-clé

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Avant les faits, Jean-Charles Metras est lieutenant-colonel, commandant du groupement de gendarmerie de l'Aisne. Le 16 novembre, lorsque Christophe Ellul, le compagnon d'Elisa arrive sur le lieu du décès, il reconnaît un cavalier et affirme à nos confrères du Parisien qu'il s'agit du gendarme.

Ce dernier assume avoir été présent lors de la chasse à courre mais nie être tombé nez-à-nez avec Christophe Ellul. "Il fait erreur [...] on était dans la forêt à ce moment-là, mais on ne l’a pas croisé" explique-t-il en novembre à l'Union.

Le gendarme aurait été invité par le "Rallye la Passion" en tant que "suiveur", avec sa femme et ses quatre enfants. À cause de son implication, le dossier a été retiré à la gendarmerie, dans un souci d'objectivité, c'est désormais la police judiciaire de Creil qui mène l'enquête.

Je confie le traitement de la procédure à un service qui n’est pas placé sous son autorité

Frédéric Trinh, procureur de la République de Soissons

Le 14 janvier, Jean-Charles Metras annonce qu'il va quitter l'Aisnes, afin de "suivre son épouse dans le privé" selon lui. On apprendra plus tard qu'il a été affecté au commandement de la gendarmerie d’Outre-Mer, le 17 février. 

Son cas laisse perplexe l'avocat de Christophe Ellul, maître Alexandre Novion, contacté par RTL.fr. D'une part, il s'interroge sur cette mutation, on peut facilement se demander si cette mutation ne ressemble pas "plutôt à une sanction". D'autre part, "nul ne sait ce qu'il a pu faire sur le moment", lorsqu'il a appris que la femme avait été retrouvée, suppose l'avocat. 

Des mutations qui ralentissent l'enquête

Si le lieutenant-colonel Metras a été muté en Outre-Mer, ce n'est pas le seul à avoir quitté ses fonctions au cours de cette affaire. C'est également le cas de l'ancienne juge d'instruction