Lundi 22 septembre 1997, le bar-PMU Le Sulky, à Nogent-sur-Oise, est victime d'un cambriolage qui tourne mal. Gérard Ponthieux, 49 ans, est retrouvé mort après avoir reçu douze blessures à la tête. Les policiers entendent l'épouse, Jacqueline Ponthieux, saine et sauve. Alors que le couple s'était couché vers 22h, elle raconte qu'un homme les a réveillés en pleine nuit. "Il disait : l'argent, vite", relate-t-elle. Jacqueline s'est alors rendue au rez-de-chaussée pour ouvrir le coffre qui contenait 7.600 euros. Quand elle est remontée, elle a trouvé Gérard baignant dans son sang.
Les policiers sont perplexes. Pourquoi le voleur ne l’a pas attendue ? Pourquoi n’a-t-il rien emporté dans la maison ? Deux mois plus tard, Jacqueline Ponthieux est mise en examen, puis écrouée. Un toxicologue réputé, le docteur Gilbert Pépin, indique que le patron du Sulky Bar a été drogué au GHB avant d'être tué. Pour les enquêteurs, pas de doute, c'est son épouse qui a glissé la drogue dans l’apéritif qu'ils ont bu juste avant le dîner.
Elle comparaît alors en 2003 devant la cour d'assises de l'Oise, à Beauvais. L'accusation est bien décidée à faire condamner cette femme présentée comme "complexe et ayant un rapport particulier à l'argent". Après deux jours de débats, le témoignage du professeur Gilbert Pépin, le toxicologue qui affirmait que le patron du Sulky Bar avait été drogué avant de mourir, change complètement la situation.
"Les études les plus récentes montrent que quand on meurt, le corps sécrète naturellement du GHB. Et le taux de GHB qu'on retrouve chez Gérard Ponthieux est lié à son décès. Le toxicologue Gilbert Pépin sait qu'il s'est trompé depuis au moins deux ans. Et il ne le dit pas. Il suffisait qu'il se précipite chez le juge d'instruction et cette femme sortait de prison, explique Me Hubert Delarue, avocat de Jacqueline Ponthieux. On va pourtant la laisser 26 mois en prison. La piste du GHB ne tient plus, c'était pourtant la pièce maîtresse du dossier."
"On aurait pu penser qu'elle allait être acquittée, rapporte l'invité de L'Heure du crime. Mais la justice va s'acharner sur cette femme l'amenant à 15 années de réclusion criminelle parce qu'un deuxième expert va se tromper en donnant une heure de la mort qui n'est pas la bonne."
Selon cet expert, le mari ne serait pas décédé à 2h40, mais entre 23h30 et 1h30 du matin. Pour l'accusation, Jacqueline Ponthieux en aurait profité pour se débarrasser de l'arme du crime et effacer certaines traces de l’attaque. Elle retrouve donc la maison d'arrêt de Beauvais.
Dix ans après la mort de Gérard Ponthieux, un nouveau coup de théâtre vient bousculer l'affaire. Lorsque Jacqueline se présente devant la cour d'assises d'appel, les auditions du premier pompier arrivé au Sulky bar et du médecin urgentiste remettent les pendules à l'heure exacte du crime. Le premier assure qu’à son arrivée, peu après 2h40, le patron agonisait et était encore vivant. Son épouse n'a donc jamais menti.
En 2010, Jacqueline Ponthieux, 60 ans, est acquittée pour le meurtre de son mari. La justice n'a jamais retrouvé le meurtrier de son mari.
- Me Hubert Delarue, avocat au barreau d’Amiens et avocat de Jacqueline Ponthieux.
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