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Affaire Alexandre Dubrunfaut : son meurtre a-t-il été prémédité ?

PODCAST - Le 7 décembre 2016, le corps d'Alexandre Dubrunfaut, 29 ans, est retrouvé calciné dans une voiture. La piste d'une vengeance amoureuse émerge : son meurtre aurait-il pu être prémédité ?

Un commissariat de police (illustration)
Crédit : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Jeanne Rouxel
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Le 6 décembre 2016, comme chaque midi, Alexandre Dubrunfaut retrouve sa femme et ses quatre enfants pour déjeuner. Après le repas, il doit se rendre chez son demi-frère, David, à Valenciennes. Le lendemain, le père de famille ne donne aucune nouvelle. "Ça commence à m'inquiéter parce que d'habitude, il revient le matin ou dans la nuit. Mais là, toujours pas", se souvient sa compagne Ophélie dans Enquêtes criminelles. 

Le 7 décembre, un automobiliste alerte sur la présence d'un véhicule en feu. Les pompiers interviennent et découvrent un corps calciné dans le coffre de la voiture. Il s'agit d'Alexandre. L'autopsie révèle que la victime était déjà morte de trois coups de couteau, lorsque son corps a brûlé.

Des investigations sont lancées : les témoignages des proches d'Alexandre sont passés au crible et dépeignent un homme volage. L'hypothèse d'une liaison qui aurait pu aboutir à une vengeance amoureuse émerge : selon eux, Alexandre aurait entretenu une relation avec la femme de son frère, Julie. D'ailleurs, David se serait montré complètement obsédé par cette idée, les semaines avant la mort de la victime. 

Une attitude suspecte et un ADN retrouvé sur les lieux du crime

Malgré ces témoignages, aucune preuve tangible ne permet de désigner David, comme le principal suspect. David se défend de toute machination, mais selon certains proches, tout laisse à penser qu'il aurait tout organisé.

D'abord, son attitude interpelle les policiers : l'homme se montre peu affecté par la mort de son frère. Un demi-frère dont il était, ces derniers temps, très proche. 

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Ensuite, c'est un téléphone portable retrouvé à proximité du véhicule et recouvert de sang, qui met les enquêteurs sur une piste sérieuse : l'ADN de David est présent... mais ne suffit pas à l'incriminer. Les enquêteurs décident alors de le placer sur écoute. En vain. Non seulement le frère de la victime ne commet aucun faux pas, mais l'homme passe son temps à clamer son innocence.

L'heure des aveux

Le 30 janvier 2017, David est interpellé et placé en garde à vue au commissariat de Valenciennes. Face aux dénégations du suspect, les policiers l'informent que son ADN a été retrouvé sur les lieux du crime. Surprise : David change totalement de version. Il raconte que le jour de sa mort, Alexandre a été confronté à de "mauvaises personnes", une altercation liée à un "trafic de voitures", qui a conduit à sa mort.

David, impuissant, dit avoir dissimulé, dans la panique, le cadavre de son frère. Une version fantaisiste pour les policiers, qui décident d'abattre leur dernière carte : l'adultère de sa femme et de son demi-frère. "Ce que vont faire les policiers, c'est convaincre d'abord Julie, que David est certainement à l'origine de ce meurtre et ils incitent Julie à inviter son mari à dire la vérité", rapporte une journaliste.  

Sous pression, David passe aux aveux. Le 6 décembre 2016, David avoue avoir demandé à Alexandre des explications sur l'adultère. Une dispute a ensuite éclaté entre les deux frères. David raconte avoir désarmé Alexandre qui s'était muni d'un couteau, un geste qui dans le feu de l'action a tué son frère.

Une préméditation non retenue

Pour la famille de la victime, cela ne fait aucun doute : David a prémédité la mort de son demi-frère. "Alexandre, je l'ai vu à l'œuvre plusieurs fois en train de se battre, il n'avait jamais besoin d'armes ou quoi que ce soit pour se défendre. Je me suis dit qu'il l'avait pris par-derrière, par surprise", rapporte un proche.

Le 2 février 2021, s'ouvre le procès de David devant la cour d'assises de Douai. L'homme comparaît pour meurtre, la préméditation n'ayant pas été retenue. À la barre, il maintient n'avoir jamais voulu tuer Alexandre. À l'issue des débats, l'homicide est retenu.

David est condamné à 16 ans de réclusion, au grand dam de la famille de la victime. "Dans 16 ans, il va sortir et finir sa vie comme il faut, retrouver son fils, sa femme et continuera à vivre normalement", déplore une proche. 

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