"Ça va faire plouf" : pourquoi le numéro de l'amant de Delphine a borné près du domicile du couple Jubillar

Une liste de numéros de téléphone brandie en pleine audience par la défense. Lundi 6 octobre, au neuvième jour du procès de Cédric Jubillar - accusé d'avoir tué son épouse Delphine, dont le corps n'a jamais été retrouvé, ce qu'il a toujours nié - les avocats de la défense ont semé le doute, laissant entendre que l'amant de Delphine, à la barre à ce moment-là, aurait pu se trouver sur place le soir de sa disparition.

Dans son entreprise de démolition de l'enquête, la défense a épluché toute la procédure et a trouvé le numéro de l'amant dans la longue liste des numéros de portable qui ont déclenché le relais de Cagnac-les-Mines, où se trouve le domicile des Jubillar.

Ces 517 numéros ont donné lieu à vérification et donc à procès-verbal de gendarmerie. Or, il en manque un : celui du numéro de l'amant. 

L'amant a fait partie des pistes sérieuses dès le départ et jamais le téléphone n'est sorti de Montauban cette nuit-là.

Maître Philippe Pressecq, avocat de la part

Cette coïncidence n'a rien de gênant pour l'avocat de la partie civile, maître Philippe Pressecq. "L'amant a fait partie des pistes sérieuses dès le départ et jamais le téléphone n'est sorti de Montauban cette nuit-là, assure-t-il. Toutes ces discussions et ces calculs d'apothicaires faits par la défense, ça va faire plouf. Le procès-verbal n'a pas disparu, il est mentionné comme étant sans aucun intérêt par rapport à la manifestation de la vérité parce que ça n'aurait rien donné".

L'audience s'est ouverte ce mardi matin, au lendemain de ces soupçons de la défense de Cédric Jubillar, avec la décision de la Cour concernant cette demande. Les avocats souhaitaient que le fameux bornage du téléphone de l'amant et la disparition du procès-verbal soient inscrits dans la procédure. La Cour a refusé, mais la Présidente a demandé tout de même aux gendarmes experts en téléphonie de revenir s'expliquer, pour en avoir le cœur net.

Le numéro présent dans une liste de travail pour comparaison

Mais comment ce numéro peut-il se trouver sur cette liste, alors même que le téléphone de l'amant était à Montauban, soit à 85 kilomètres de Cagnac-les-Mines ? Un haut gradé de la gendarmerie explique à RTL que le numéro de l'amant de Delphine Jubillar apparaît sur cette liste à cause d'une coquille, une simple erreur humaine. 

L'expert de la gendarmerie qui a travaillé sur la téléphonie a souhaité comparer le numéro de l'amant avec ceux qui ont borné près du domicile des Jubillar. Le numéro s'est donc retrouvé dans une liste de 517 numéros pour comparaison. Cette liste était en réalité une base de travail, mais, toujours selon notre source, l'enquêteur a oublié de retirer ce numéro lors de la production du document mis au dossier. 

Le numéro de l'amant n'apparaît donc pas dans les données brutes du relais téléphonique. Cela a d'ailleurs été corroboré par l'enquête. Le téléphone de l'amant se trouvait bien toute la soirée près de son domicile de Montauban. Le gendarme à l'origine de ce PV et de cette coquille doit justement venir s'expliquer à l'audience cet après-midi.

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