Poutine aux États-Unis : "Notre patience a ses limites"
Le président russe a réfuté la pseudo menace que ferait peser la Russie sur l'élection présidentielle américaine.

Vladimir Poutine monte au créneau. Le président russe a vivement critiqué les sorties des États-Unis qui accusent la Russie de vouloir influer la présidentielle américaine au profit du candidat républicain, Donald Trump. Lors de son discours annuel devant des experts de la Russie et anciens dirigeants étrangers, l'homme fort du Kremlin a réfuté la pseudo menace que ferait peser la Russie sur l'ordre
mondial, de la Syrie à l'élection du 8 novembre aux États-Unis.
"Parmi les problèmes mythiques, imaginaires, on trouve l'hystérie, je ne peux pas dire autrement, qui s'est développée aux États-Unis concernant l'influence qu'aurait la Russie sur l'élection présidentielle", a déclaré Vladimir Poutine. "On pourrait penser qu'il existe aux États-Unis une multitude de problèmes brûlants (...) Mais visiblement, l'élite n'a rien d'autre à dire, n'a rien d'autre pour calmer la société, et il est donc plus facile d'attirer l'attention des gens sur les soi-disant pirates informatiques, espions, agents d'influence russes", a-t-il ajouté.
La Russie, au cœur de la présidentielle américaine ?
Vladimir Poutine pose dès lors la question : "Quelqu'un pense sérieusement que la Russie peut influence le choix du peuple américain ?". C'est en tout cas ce que pense Washington qui a récemment accusé la Russie d'avoir orchestré de vastes piratages informatiques pour influencer la campagne présidentielle alors que Donald Trump a, à plusieurs reprises, fait l'éloge du président russe.
Dans un tout autre registre : Hillary Clinton. La candidate démocrate, grande favorite le 8 novembre prochain, défend une ligne dure dans les relations avec Moscou, empoisonnées par la crise ukrainienne et la guerre en Syrie. Malgré tout, Vladimir veut se poser au-dessus de la mêlée.
Après
avoir longuement disserté sur le fossé grandissant entre élite et
population révélé par les élections et référendums récents dans les pays
occidentaux, il a jugé que l'idée selon laquelle Donald
Trump serait "favori" du Kremlin était une "image créée par les médias"
en vue de "manipuler l'opinion". Avant de conclure : "Nous
travaillerons avec tout président (...) qui voudra travailler avec la
Russie"
Nous nous comportons jusqu'à présent avec retenue (...) mais notre patience a ses limites
Vladimir Poutine a notamment accusé les Occidentaux de tenir
un double discours en dénonçant de manière virulente les bombardements
menés par les aviations syrienne et russe contre la ville d'Alep, tout
en menant l'offensive contre Mossoul, fief du groupe jihadiste État
islamique en Irak et en menaçant de faire de même à Raqqa, en Syrie.
Soutien fidèle de Bachar al-Assad, le président russe a dit regretter
qu'il ait été impossible de "mettre un terme au bain de sang et lancer
un processus politique" en Syrie. Il a alors évoqué des "accords
personnels avec le président américain (qui) n'ont pas fonctionné", en
rendant responsable des forces à Washington qui "font tout pour que ces
accords ne soient pas mis en œuvre". "Nous nous comportons jusqu'à
présent avec retenue (...) mais notre patience a ses limites. Nous
pourrions répondre", a ajouté le président russe sans préciser à quoi il
faisait référence.
Le président russe a cependant critiqué les "erreurs"
répétées des Occidentaux en Irak, Libye, Afghanistan et désormais en
Syrie. "La lutte contre le terrorisme n'a pas donné de résultat global,
alors que les menaces ne font qu'augmenter", a-t-il averti, regrettant
que "les appels de la Russie à une lutte commune contre le terrorisme
(soient) ignorés".
- La Russie dénonce le déploiement de soldats américains en Norvège
- La Russie dévoile le missile Satan 2, capable de raser un pays comme la France
- Russie : pourquoi la visite de Vladimir Poutine a-t-elle été annulée ?
- La moitié des Russes craignent une troisième guerre mondiale
- Russie : le chef du MI5 met en garde contre l'agressivité de Moscou