Cette infrastructure d'un total de 55 kilomètres alterne un long pont autoroutier serpentant au-dessus des eaux de l'estuaire de la Rivière des Perles et un tunnel sous-marin. Elle permet de connecter à l'est, l'île hongkongaise de Lantau avec, à l'ouest, l'ancien comptoir portugais de Macao et la ville de Zhuhai dans la province de Guangdong. Sur le trajet, les automobilistes passeront par des îles artificielles et des échangeurs gigantesques.
Le pont ne doit ouvrir que mercredi 24 octobre à la circulation, au lendemain de son inauguration. "Je déclare officiellement ouvert la pont Hong Kong-Zhuhai-Macao", a déclaré le président chinois dans une très brève allocution lors d'une cérémonie à Zhuhai, avant qu'un écran géant ne diffuse derrière lui un montage vidéo figurant des feux d'artifices sur le gigantesque ouvrage.
La cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, avait auparavant pris la parole pour remercier le président chinois de s'être déplacé en personne et louer la "magnificence" du pont. Le chantier pharaonique, qui a commencé en 2009, a été marqué par de nombreux retards, des dépassements de coûts, des poursuites pour corruption, mais aussi le décès d'ouvriers.
Pour les autorités, cette merveille d'ingénierie doit permettre de doper les échanges commerciaux en rapprochant de façon spectaculaire les deux rives du détroit. Mais pour les adversaires hongkongais du projet, il s'apparente à un "éléphant blanc" et apparaît comme une tentative de plus de Pékin d'accroître sa mainmise sur l'ancienne colonie britannique, qui bénéficie sur le papier d'une très large autonomie en vertu du principe "Un pays, deux systèmes" qui avait présidé sa rétrocession en 1997.
Cette colossale infrastructure s'inscrit dans le projet du gouvernement chinois de "Grande Baie" (Great Bay Area) dans la zone. Ce schéma prévoit l'intégration de deux "régions administratives spéciales" de Hong Kong et Macao dans une gigantesque conurbation de plus de 75 millions d'habitants incluant aussi neuf villes du Guandong, la plus dynamique des provinces chinoises, parmi lesquelles Canton et Shenzhen.
La principale section du pont est sous souveraineté chinoise et les automobilistes hongkongais l'empruntant devront "se soumettre aux lois et règlements du continent", selon le département des Transports de la ville. Pour pouvoir l'emprunter, les automobilistes hongkongais devront obtenir un permis qui n'est délivré qu'en fonction de critères très restrictifs, comme le fait d'occuper certains postes officiels en Chine, ou le fait d'avoir fait des dons à des organismes de charité du Guandong.
Au final, la plupart des passagers empruntant l'ouvrage le feront à bord d'autocars agréés. De nombreux internautes hongkongais déploraient les importantes restrictions à l'usage d'un ouvrage qui a, dans une importante proportion, été financé par Hong Kong. "Un tel investissement des contribuables hongkongais. Et pourtant, il n'est quasiment pas ouvert pour nous", déclarait l'un d'eux. Mais à Zhuhai, de nombreux habitants se félicitaient. "Le pont va faciliter la vie dans toute la zone de Zhuhai, Hong Kong et Macao, et promouvoir son développement", déclarait Dang Zheiliang, un habitant.
La Chine revendique déjà le record du plus long pont du monde, le viaduc ferroviaire Danyang-Kunshan, qui mesure 164,8 kilomètres.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.