Dans la course à l'investiture démocrate, tous les moyens sont bons. Quatre, cinq, voire six fois par semaine, Hillary Clinton pénètre dans un salon où des dizaines de soutiens serrent la main de la candidate à la Maison blanche. De tels rendez-vous sont inévitables pour cumuler les centaines de millions de dollars qui la séparent du Bureau ovale.
Coût de ces rencontres "par tête" : 2.700 dollars, soit le plafond des dons à tout candidat aux primaires présidentielles de 2016, établi par la commission électorale fédérale. Une fois les primaires passées, elle pourra redemander 2.700 dollars pour l'élection présidentielle.
La fondation Sunlight, spécialisé dans le financement électoral, rapporte qu'Hillary Clinton a participé à une quarantaine de ces réceptions de levées de fonds depuis le lancement de sa campagne en avril, un nombre bien supérieur à celui de ses interventions publiques sur la même période. À 17 mois de l'élection, le rythme est déjà soutenu, et va encore s'accélérer : elle organise son premier meeting samedi 13 juin à New York. Habitués des estrades, elle et son mari BIll avaient empoché 25 millions de dollars grâce à leurs discours en 2014.
Qui reçoit? Des amis des Clinton, des démocrates influents, des hommes
d'affaires, un cofondateur de Facebook et son mari, le milliardaire écolo Tom
Steyer, et le 29 juin, le chanteur Bon Jovi, qui chantera pour l'occasion.
Mercredi, la candidate a participé à trois réceptions dans trois villes du
nord-est des Etats-Unis. Quelques arrangements avec le règlement pourraient permettre à Hillary Clinton de réclamer
plus d'argent à ses convives, mais la candidate a plaidé avec vigueur en
faveur d'une réforme du système américain de financement électoral, afin de
réduire l'influence croissante des grands donateurs privés. Parmi ses adversaires désignés : Jeb Bush. La candidat républicain demande ainsi régulièrement
des dizaines de milliers de dollars par personne, pour des sommes allant jusqu'à 100.000 dollars.
Comment peut-il s'affranchir des plafonds de campagne? Grâce à une forme
juridique nommée "Super PAC", un type de comité politique né à partir de 2010,
sous impulsion de la Cour suprême au nom de la liberté d'expression, et qui
permet de lever des fonds sans plafond individuel, à condition que l'entité
reste officiellement indépendante du candidat. Mais l'indépendance de ces comités "super PAC" est douteuse. Celui de Jeb
Bush, "Right to Rise Super PAC", est dirigé par un proche collaborateur du
républicain et est exclusivement dédié à soutenir sa candidature.
Certes, Jeb Bush n'a formellement pas déclaré sa candidature, ce qu'il fera
probablement lundi à Miami, mais ses collaborateurs évoquent déjà sans
précaution les préparatifs des primaires. Pour les associations de transparence
de la vie publique, Jeb Bush a retardé le plus longtemps sa déclaration formelle
afin de continuer à lever des fonds illimités pour son Super PAC, contournant de
fait les plafonds fixés par la loi
Hillary Clinton elle-même devrait passer outre et voir large pour son financement électoral afin de renforcer encore la capacité d'action du camp démocrate. L'objectif ? Dépasser le milliard levé par Barack Obama, le parti et les divers groupes affiliés pour la dernière présidentielle de 2012. Un groupe de démocrates, proches de Barack Obama et d'elle-même, devraient lancer une campagne de levée de fonds auprès des plus riches donateurs démocrates au profit d'un super PAC, Priorities USA Action, autrefois au service de l'actuel président américain.
La gauche a rattrapé la droite au jeu des comités indépendants financés par
une élite. Le plus grand donateur des élections de mi-mandat de 2014 était
démocrate: l'ancien patron de fonds d'investissement Tom Steyer, qui a donné au
moins 73 millions. "Elle n'a pas les mains propres", dit Bill Allison, expert du financement
électoral à la fondation Sunlight. "Certes, elle va dire qu'elle est forcée de
le faire parce que le système est comme ça, et ce n'est pas faux, mais ça ne la
rend pas noble pour autant"
Un candidat dit refuser ce système: le sénateur indépendant Bernie Sanders,
"socialiste démocrate" et rival d'Hillary Clinton aux primaires. Non que Wall
Street rêve de le financer... mais le candidat estime que le financement
électoral est un des thèmes centraux de la prochaine élection. "Les milliardaires sont littéralement capables d'acheter les élections
américaines et les candidats", a-t-il dit jeudi. "Nous vivons une époque
obscène".
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte