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Ukraine : les manifestants envahissent le ministère de la Justice
Alors que les manifestants ukrainiens ont investi le ministère de la Justice, la ministre a menacé d'instaurer l'état d'urgence dans le pays.
Le ministère de la Justice occupé par les manifestants à Kiev le 27 janvier 2014.
Crédit : AFP / SERGEI GAPON
Les manifestants gagnent du terrain en Ukraine. Des dizaines de personnes ont envahi dimanche soir le ministère de la Justice, sans rencontrer de résistance. Ils ont aussitôt construit une barricade autour du bâtiment avec des sacs de neige et d'ordures. "Je vais être obligée de demander au président ukrainien d'arrêter les discussions si le bâtiment n'est pas libéré sur-le-champ et si on ne donne pas une chance aux négociateurs de trouver une solution pacifique au conflit", a alors déclaré la ministre Olena Loukach, qui participe aux négociations entre l'opposition et le président Viktor Ianoukovitch. Elle a aussi indiqué qu'elle demanderait au Conseil de sécurité nationale ukrainien "de discuter de l'instauration de l'état d'urgence".
Des militants radicaux ont brisé des vitres du bâtiment. Selon Olena Loukach, ils ont aussi fait couler de l'eau à l'intérieur, par des températures glaciales, ce qui l'a transformé en "véritable patinoire". Selon l'agence Interfax-Ukraine, l'ex-boxeur et leader de l'opposition Vitali Klitschko, qui participe aux négociations avec Viktor Ianoukovitch, s'est rendu sur les lieux dans la nuit et a demandé aux protestataires de s'en aller, en vain.
Le mouvement s'étend dans le pays
L'opposition est mobilisée dans le centre de Kiev depuis le refus du président fin novembre de signer un accord de libre-échange avec l'Union européenne, préférant un rapprochement avec la Russie. Le mouvement s'est brusquement radicalisé la semaine dernière, donnant lieu à des scènes de guérilla urbaine qui ont fait au moins trois morts à Kiev, et s'étend dans le pays.
Pour mettre fin à la crise, Viktor Ianoukovitch a proposé une série de concessions à l'opposition, dont une révision de la Constitution et l'entrée de l'opposition dans le gouvernement, mais les chefs de l'opposition ont réagi avec méfiance et ont affiché leur détermination à poursuivre le combat. Ils réclament notamment une présidentielle anticipée.
