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Tunisie : pourquoi l'élection de Kais Saied est-elle contestée ?

Le président tunisien sortant, Kais Saied a remporté une deuxième fois l'élection présidentielle, mais ses opposants et certains militants dénoncent un vote "faussé".

Le président tunisien Kais Saied en décembre 2023
Crédit : FETHI BELAID / AFP
Eléonore Aparicio & AFP
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Le chef de l'État sortant en Tunisie Kais Saied, accusé de "dérive autoritaire" par l'opposition et la société civile, a remporté l'élection présidentielle dimanche avec plus de 89 % des voix, selon les sondages à la sortie des urnes. 

Cette élection est marquée par une très faible participation (27 %), il s'agit de la participation la plus faible pour un premier tour de scrutin présidentiel depuis l'avènement de la démocratie en 2011 dans ce pays, berceau des Printemps arabes. En 2019, environ 45 % des électeurs avaient participé au vote. 

Seuls deux candidats, des seconds couteaux, selon les experts, avaient été autorisés à affronter M. Saied, 66 ans, sur initialement 17 postulants, écartés pour des irrégularités présumées. "La légitimité de l'élection est forcément entachée quand les candidats qui pouvaient faire de l'ombre à M. Saied ont été systématiquement écartés", a déclaré à l'AFP l'analyste politique tunisien Hatem Nafti.

L'opposition, dont les figures de proue sont en prison, et les ONG tunisiennes et étrangères, ont critiqué un scrutin "faussé en faveur de M. Saied".

Une "dérive autoritaire"

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M. Saied, élu en 2019 avec près de 73 % des voix (et 58 % de participation), était encore populaire quand ce spécialiste de droit constitutionnel à l'image d'incorruptible s'est emparé des pleins pouvoirs à l'été 2021, promettant l'ordre face à l'instabilité politique. 

Trois ans plus tard, beaucoup de Tunisiens lui reprochent d'avoir consacré trop d'énergie à régler ses comptes avec ses opposants. En particulier le parti islamo-conservateur Ennahdha, dominant pendant la décennie de démocratie ayant suivi le renversement du dictateur Ben Ali. Selon l'expert Hatem Nafti, M. Saied "a perdu près d'1 million de voix" par rapport à 2019.

Depuis son coup de force à l'été 2021, les ONG tunisiennes et étrangères et l'opposition dénoncent une "dérive autoritaire" du chef de l'État, via un démantèlement des contrepouvoirs et un étouffement de la société civile avec des arrestations de syndicalistes, militants, avocats et chroniqueurs politiques.

Nettoyer la corruption et les complots

Selon Human Rights Watch, "plus de 170 personnes sont actuellement détenues pour des motifs politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux".

Selon l'analyste Hatem Nafti, cette nouvelle victoire électorale peut annoncer un durcissement ultérieur du pouvoir à l'égard des voix critiques, car Kais Saied pourra "faire valoir son sacre pour justifier la répression".

Prenant la parole dimanche soir dans son quartier général de campagne, M. Saied a dit, sur un ton martial, vouloir "poursuivre la Révolution de 2011" et bâtir "un pays nettoyé des corrompus et des complots". "La Tunisie restera libre et indépendante et n'acceptera jamais l'ingérence étrangère", a-t-il ajouté.

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