Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est à Washington ce mercredi 13 décembre pour demander une nouvelle aide financière. La France aussi apporte son soutien à l'Ukraine, à travers un des aspects les plus méconnus. Depuis le début de la guerre, près d'une centaine de soldats ukrainiens blessés ont été pris en charge dans des hôpitaux français. RTL a enquêté sur cette aide dont les contours sont gardés secrets et a réussi à rencontrer l'un de ces soldats.
C'est une chambre d'hôpital dans un centre de rééducation, quelque part en région parisienne. Maxime, amputé, se repose dans son fauteuil. Le moignon de sa jambe gauche est caché par un short. Sa jambe droite traversée par des broches métalliques. Le 29 juillet dernier, près de Bakhmout, cet officier des forces spéciales ukrainiennes a été grièvement blessé. "Il fallait traverser une première zone, en partie à découvert, par petits groupes. J'ai couru et j'ai rejoint les premières tranchées russes. Le combat a commencé. À un moment donné, j'ai fait un pas de côté et il y a eu une explosion. J'ai été projeté au sol mais je n'ai pas perdu connaissance. J'ai vite compris que je devais me sortir de là, j'ai rampé vers mes camarades. Ils m'ont attrapé pour me protéger et ont commencé à me mettre des garrots car je saignais", se souvient le soldat.
Le médecin de son unité le prend en charge, lui demande de s'accrocher. Le militaire est alors évacué dans un hôpital de fortune, à l'arrière du front. "Je comprenais que mes jambes étaient touchées, criblées d’éclats métalliques, que j'avais des fractures ouvertes. Mon pied droit se balançait dans le vide, je ne pouvais plus le contrôler. Quand je me suis réveillé à l'hôpital, j'étais couvert avec un drap, de telle sorte que je ne voyais rien. À côté de moi, il y avait le médecin. Il m'a dit : 'Qu'est-ce que tu essaies de voir mon ami ? J'ai dû amputer ta jambe'. Je pense tous les jours à mon traumatisme, je ne trouve plus le sommeil. Je me couche le soir et je me retourne dans mon lit jusqu'à 5h du matin. Il n’existe rien pour te débrancher de ça."
Mutilé, traumatisé, le soldat de 33 ans est hospitalisé plusieurs semaines en Ukraine. Son état de santé se stabilise. Mais il peine à trouver rapidement une place dans un centre de rééducation. Il est alors évacué en France, grâce à un accord conclu entre les ministères de la Défense français et ukrainien depuis mai 2022.
Comme Maxime, ces soldats doivent être transportables et volontaires. Le séjour dure de six mois à un an dans des hôpitaux publics et militaires. "C'est majoritairement des arrachements de membres sur des explosions de mines. S'il y a eu un seul membre arraché, l'autre quand même polytraumatisé avec de fractures du fémur, du tibia. Les patients ont souvent été opérés sur site, directement sur le champ de guerre. Donc, ce sont des patients qui vont avoir des complications sceptiques", explique Gautier, un des médecins français qui accompagne ces blessés de guerre. "On a aussi quelques difficultés sur les projections d'éclats. Ce sont des patients qui, de base, sont quand même entraînés, qui ont des bonnes capacités fonctionnelles. Ces patients récupèrent plutôt bien", ajoute-t-il.
Depuis deux mois, Maxime est donc soigné dans ce centre en région parisienne à côté des accidentés de la route ou des patients atteints de diabète. Maxime apprend à se mettre debout, à remarcher et à vivre, peu à peu, avec une prothèse. "Je constate les progrès sur moi. Ce n’est pas encore parfait avec ma jambe droite mais je peux déjà m’appuyer dessus et commencer ma rééducation. Quand il y a la possibilité d'aller se faire soigner à l'étranger, il faut en profiter. Les hôpitaux en Ukraine sont surchargés. Il y a beaucoup de blessés. Aujourd'hui, j'ai été blessé gravement, mais je ne suis ni le premier, ni le dernier. Je me suis fixé l'objectif d'être meilleur qu'avant ma blessure, car je veux montrer aux autres qu'il ne faut jamais se décourager. Nous sommes obligés de nous battre pour notre pays afin d’atteindre l’objectif ultime de l’Ukraine, gagner cette guerre."
Dans sa chambre médicalisée, Maxime a accroché un drapeau rouge et noir, celui de l'armée ukrainienne. Une fois complétement rétabli, il rêve de repartir au combat.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte