À l'origine, en 2016, c'est un mal inexpliqué qui frappe une vingtaine d'employés de l'ambassade américaine en poste à Cuba. Les malades se plaignent alors d'une sorte d'"attaque acoustique". Depuis, le "syndrome de la Havane" s'est manifesté en Chine, en Allemagne, au Vietnam, en Australie, en Autriche, en Russie, à Taïwan et même à Washington, aussi bien auprès des civils que de diplomates, de militaires ou d'agents du renseignement américains.
Les symptômes ? "Beaucoup de gens entendent un bruit persistant", explique une source anonyme à l'AFP, "une douleur perçante, ressentent une forte pression dans leur tête", les empêchant de se concentrer et créant des trous de mémoire. Les personnes concernées rapportent aussi des problèmes d'équilibre et de vertige, de coordination, de mouvement des yeux, ainsi que de l'anxiété, de l'irritabilité et ce que des victimes ont appelé un "brouillard cognitif". Des lésions cérébrales ont même été diagnostiquées. Joe Biden soulignait en août que ce mal laissait "des séquelles neurologiques invalidantes".
Derniers cas recensés en date, au moins deux personnels de l'ambassade américaine de Bogota, en Colombie, souffriraient de symptômes similaires, rapporte le Wall Street Journal ce mardi 12 octobre. Quelles sont les causes d'un tel phénomène ? Washington n'a pour l'heure toujours pas pu faire toute la lumière, mais privilégie quelques pistes.
Des hypothèses plus ou moins farfelues se sont succédé, comme celle suggérant que le bruit en question correspondait au chant d'accouplement d'un grillon, ou encore une possible intoxication à des pesticides. Mais selon un rapport de l'Académie des Sciences américaine, "l'énergie dirigée d'ondes radio" est la cause la plus probable de ces symptômes. Des faisceaux de micro-ondes sont une explication qui revient régulièrement.
Problème : malgré une enquête toujours en cours depuis les premiers cas, le
gouvernement américain n'a pas été en mesure de "déterminer la cause de
ces incidents ni s'ils constituent une attaque de la part d'un acteur
étranger", reconnaît le département d'Etat. "C'est difficile à croire, et même effrayant, car ceux qui
enquêtent" au sein de la task force gouvernementale "sont les
meilleurs", soupire la source proche du dossier auprès de l'AFP.
Après le cas de Hanoï, l'ex-agent de la CIA Marc Polymeropoulos, lui-même victime à Moscou en 2017, a clairement évoqué l'hypothèse d'attaques. "Il me semble que nos adversaires nous envoient un message clair, qu'ils ne sont pas uniquement en mesure de viser nos agents du renseignement, nos diplomates et nos militaires" mais aussi "nos plus hauts responsables", assurait-il cet été à un site spécialisé.
Depuis le début, les autorités américaines ont oscillé, certains responsables minimisant des symptômes parfois attribués au stress, d'autres évoquant en privé de possibles attaques et soupçonnant des pays comme la Russie. L'administration Trump, qui n'avait pas hésité à provoquer une crise diplomatique avec Cuba, avait été accusée par certaines victimes touchées en Chine de sous-estimer leur cas pour des raisons politiques: il s'agissait selon elles de ne pas se fâcher avec Pékin au moment de négocier un accord commercial.
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