Le "Star of the Seas", nouveau navire géant de la compagnie Royal Caribbean, s’apprête à quitter la Floride en août 2025 pour sa croisière inaugurale dans les Bahamas. Avec ses 249.000 tonnes et ses 365 mètres de long, il devient le plus grand paquebot de croisière au monde, à égalité avec son jumeau, l’"Icon of the Seas", entré en service début 2024.
À bord, tout est conçu pour le divertissement : 2.800 cabines, plusieurs piscines, un parc aquatique, une patinoire, un casino, et pas moins de 40 bars et restaurants. Le "Star of the Seas" peut accueillir jusqu'à 7.600 passagers et 2.300 membres d’équipage. Il s’agit d’une véritable ville flottante, cinq fois plus massive que le Titanic.
Ce modèle séduit. L’industrie de la croisière est en pleine croissance. Selon l’Association internationale des croisières (CLIA), plus de 34,6 millions de passagers ont voyagé en croisière en 2024, en hausse de 9% sur un an. La tendance devrait se poursuivre, avec une estimation de 37,7 millions de croisiéristes en 2025.
Pour répondre à la demande, les compagnies misent sur des navires toujours plus grands. MSC, Carnival ou Norwegian Cruise ont déjà commandé des paquebots dépassant les 200.000 tonnes, livrables d’ici la prochaine décennie. D’ici 2028, 15% de la flotte mondiale sera composée de navires pouvant accueillir plus de 4.000 passagers. Mais cette course à la taille soulève des inquiétudes.
Ces méga-paquebots génèrent une pollution importante, notamment de l’air, malgré les efforts annoncés pour utiliser des carburants alternatifs comme le gaz naturel liquéfié (GNL). Aujourd’hui, une quinzaine de navires dans le monde utilisent réellement cette technologie, sur environ 350 paquebots en service. À cela s’ajoutent des effets sociaux : dans certaines destinations, les croisiéristes se comptent par millions, mettant sous pression les infrastructures locales. Exemple à Santorin, en Grèce : 1,3 million de passagers y ont débarqué en 2023, alors que l’île ne compte que 15.500 habitants. Une taxe de 20 euros par passager va désormais être appliquée aux paquebots faisant escale.
Sur ces navires, la destination n’est plus la priorité. Ce sont les attractions à bord qui attirent : spectacles, activités aquatiques, restauration à thème… Certaines compagnies, comme Royal Caribbean, possèdent même leurs propres îles privées, où les passagers passent la journée sans même quitter l’univers de la croisière.
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