Malgré une préparation sous les bombes, des jumelles ukrainiennes rêvent d'or olympique

Les sœurs de 23 ans, championnes de natation synchronisée, qui ont décroché le bronze à Tokyo en 2021, figurent parmi les meilleurs espoirs ukrainiens de médaille d'or aux Jeux de Paris, qui débutent le 26 juillet. Alors que leur pays est en guerre, elles n'ont pas eu une préparation comme les autres. 

S'entraîner sous les bombes

Durant des mois, Maryna et Vladyslava Aleksiiva se sont entraînées au rythme des sirènes dans leur ville natale de Kharkiv en Ukraine. Cette dernière se situe à une trentaine de kilomètres de la frontière russe et de la ligne de front. 

"Notre piscine a été détruite au début de l'invasion russe. Il n'y avait plus de fenêtres, l'eau était froide. Chaque jour, il y avait des bombardements. On devait arrêter notre entraînement et courir dans l'abri. On entendait les explosions, on avait tellement peur. On se demandait juste comment on allait survivre à ça", explique Maryna, interviewée par RTL. 

Au début de la guerre, les deux athlètes ont d'abord été évacuées avec l'équipe de natation artistique ukrainienne en Italie, où elles se sont entraînées pendant six mois. En sécurité, loin des frappes, mais trop inquiètes pour leurs proches restés près des combats, elles ont fait le choix de rentrer dans leur pays. Armées de leur courage et de leur détermination, les expertes de natation synchronisées sont revenues vivre à Kiev, puis à Kharkiv. 

En France, c'est calme. Ce sont des conditions apaisées pour préparer ces jeux dans cette période de guerre"

Vladyslava, nageuse ukrainienne

En février, Maryna et Vladyslava ont arraché leur qualification pour les JO de Paris aux Championnats du monde à Doha. "Ce sont vraiment des combattantes, elles sont incroyables", raconte Louis Villers, documentariste qui les a suivies pendant 11 mois et qui relate leur périple dans le reportage "Les Sirènes d'Ukraine" diffusé sur Canal +. 

Viser l'or olympique à Paris

Depuis quelques semaines, les nageuses s'entraînent à Sète dans le sud de la France. "Durant tous ces mois, nous savions que nous faisons cela pour nos hommes qui se battent pour nous et pour faire partie de cette grande mission pour retrouver notre liberté, notre nation. Ici, en France, c'est calme. Ce sont des conditions apaisées pour préparer ces jeux dans cette période de guerre", raconte Vladyslava. 

Loin de leur famille, de leurs amis pour qui elles s'inquiètent chaque jour, les nageuses aux longs cheveux châtains clairs ne perdent pourtant pas le sourire qu'elles ont dans la voix. Leur plus grand rêve est désormais de décrocher une nouvelle médaille à Paris pour elles et pour l'Ukraine. 

"Participer aux Jeux olympiques est notre rêve. Nous sommes tellement reconnaissantes pour tous les Ukrainiens et tous les pays qui nous soutiennent. Et nous devons nous en nourrir pour faire les meilleures performances possibles. C'est là que nous trouvons notre puissance pour continuer notre combat", conclut Maryna. 

Malgré la guerre, Maryna et Vladyslava comptent bien, rentrer, victorieuses, avec leurs médailles, chez elles, en Ukraine. 

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