Sommet des Brics : quels sont les enjeux ?

Le 15e sommet des Brics s'est ouvert ce mardi 22 octobre à Kazan, en Russie. Jusqu'au 24 octobre, Vladimir Poutine reçoit une vingtaine de chefs d'États. Au total, ce sont près de quarante pays qui ont fait le déplacement. Depuis 2009, les Bris se réunissent chaque année.

À l'origine, les Brics sont un groupe de quatre pays : le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Ils sont rejoints dès 2010 par l'Afrique du Sud, d'où l'appellation "Brics", les lettres correspondant aux initiales des pays en anglais. Le 1er janvier 2024, quatre nouveaux pays ont rejoint la formation : l'Iran, l'Égypte, l'Éthiopie et les Émirats arabes unis. La Turquie de Recep Erdoğan espère également intégrer prochainement les Brics. 

Ces pays à l'économie "émergente" représentent près de 30 % de l'économie mondiale et souhaitent offrir une alternative aussi bien économique que diplomatique à l'Occident. Ils espèrent ainsi peser face aux pays du G7, l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni. 

Montrer que la Russie n'est pas isolée

Pour ce 15e sommet, l'un des principaux enjeux poursuivis par Vladimir Poutine est de montrer que la Russie n'est pas isolée et qu'elle a à ses côtés des alliés, des partenaires. Le Kremlin se flatte d'accueillir "l'événement diplomatique le plus important jamais organisé en Russie". Il s'agit d'un pied de nez aux Occidentaux censé démontrer l'échec de leur politique d'isolement contre la Russie depuis le début de l'offensive contre l'Ukraine en février 2022.

À travers ce sommet, c'est aussi la question de la dépendance au dollar des Brics qui doit être discutée. Vladimir Poutine s'est ainsi entretenu en début de journée avec Dilma Rousseff, la présidente brésilienne de la Nouvelle banque de développement, qui a été créée comme alternative au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale. Le président russe a répété sa volonté d'augmenter les "règlements en monnaies nationales" entre les Brics, ce qui réduira "les risques géopolitiques", selon lui. 

Face aux sanctions économiques occidentales et l'exclusion des principales banques russes de la plateforme de paiement international Swift après l'offensive en Ukraine, la Russie plaide pour la mise en place d'un système alternatif à l'hégémonie du dollar. Vladimir Poutine souhaite par la même occasion que les Brics concurrencent l'"hégémonie occidentale".