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Sénégal : scènes de liesse après la libération de deux opposants, dix jours avant la présidentielle

L'élection présidentielle au Sénégal a pris une nouvelle tournure, ce jeudi, avec la libération de deux opposants politiques. Des milliers de Dakarois sont descendus dans la rue pour accompagner cette nouvelle.

Des Dakarois célèbrent la libération d'Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, deux opposants politiques.
Crédit : SEYLLOU / AFP
Nathan Joubioux & AFP
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"Ils sont sortis devant nous. Ça y est !" Comme des milliers de Sénégalais, descendus spontanément dans les rues de la capitale, Me Cheikh Koureyssi Ba s'est réjouit, ce jeudi 14 mars au soir, de la sortie de prison de ces deux clients. L'opposant sénégalais Ousmane Sonko et son second, Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, sont donc libres, à seulement dix jours de l'élection présidentielle.

C'est à travers une foule considérable, drainée par cette nouvelle, que le 4 X 4 s'est éloigné de la prison du cap Manuel. Cette libération est un énième rebondissement dans la saga Sonko et injecte un nouveau réactif aux effets inconnus dans la campagne électorale en cours.

"On a vu votre soutien et votre solidarité. Nous sommes très contents", a lancé Bassirou Diomaye Faye, avant d'ajouter "Sonko est libre" et d'annoncer la tenue d'une conférence de presse vendredi.

Car si Ousmane Sonko, acteur principal d'un bras de fer meurtrier avec le pouvoir depuis 2021, a été disqualifié de la présidentielle par le Conseil constitutionnel en janvier, c'est Bassirou Diomaye Faye qui a été désigné par son camp pour prendre le relais. Sa candidature fait partie des dix-neuf retenues pour le scrutin du 24 mars.

La grande popularité d'Ousmane Sonko

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Les cartes sont désormais rebattues. Car le pouvoir d'entraînement communément prêté à Ousmane Sonko et sa popularité auprès des jeunes sont susceptibles d'influencer les dynamiques


Pour preuve, avant même sa sortie de prison, dont la nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, des foules de Dakarois sont descendus dans les rues pour célébrer, chanter et danser. "C'est de la joie. C'est incroyable. Ils ont libéré Ousmane Sonko !", exultait Mamadou Mballo Mané, 31 ans.

Voitures et piétons agitant des drapeaux sénégalais ont investi la route d'accès à la prison du cap Manuel, au sud de la capitale. "Gnoune Sonko lanou beug", ("Nous, c'est Sonko que nous aimons"), ont scandé leurs supporters en ouolof près de la prison. Une foule compacte s'est également pressée à proximité de son domicile, dans un autre quartier de la capitale à quelques kilomètres.

Une libération peut-être due à une loi d'amnistie

La libération d'Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye, qui incarnent pour beaucoup la rupture avec la présidence Macky Sall et des années économiquement éprouvantes, était anticipée comme un événement majeur depuis plusieurs jours après l'adoption, le 6 mars, d'une loi d'amnistie votée à l'instigation du président Macky Sall.

Le Sénégal traversait alors une grave crise provoquée par le report de la présidentielle et le chef de l'État disait rechercher l'apaisement autour de cette élection, après trois années d'agitation politique.

On ignore si Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ont été relâchés en vertu de la loi d'amnistie. Mais leur libération coïncide avec les délais de mise en application de la loi

Ousmane Sonko, 49 ans, fondateur et président du parti Pastef, était détenu depuis le 28 juillet 2023. Son arrestation parachevait plus de deux ans de rapport de force avec le gouvernement et la justice, qui a donné lieu à différents épisodes de heurts, de pillages et de saccages. 

L'effet Sonko

Le leader a endossé la candidature de son numéro deux. Le secrétaire général du Pastef était, lui-même, détenu depuis avril 2023. Il a été inculpé d'outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique, selon un de ses avocats, après la diffusion d'un message critique contre la justice dans le dossier Sonko.

Bien que beaucoup moins populaire, Bassirou Diomaye Faye, bénéficiant de l'effet Sonko, passe pour l'un des favoris de la présidentielle la plus ouverte depuis l'Indépendance en 1960. Son camp a fait campagne sous le mot d'ordre : "Ousmane mooy Diomaye" ("Ousmane, c'est Diomaye" en ouolof). Il réclamait sa libération au nom de l'égalité des chances entre candidats. 

Bassirou Diomaye Faye a été empêché, jusqu'alors, d'enregistrer ses messages de campagne pour la télévision publique, à la différence des autres concurrents. Son programme décline les thèmes du discours souverainiste et panafricaniste d'Ousmane Sonko, qui, avec ses diatribes contre "la mafia d'État", les multinationales et l'emprise économique et politique exercée selon lui par l'ancienne puissance coloniale française, ont fait le succès du Pastef.

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