“S’ils le font, ils le paieront cher” : Trump accuse le Honduras de manipuler les résultats de la présidentielle

Face à à un duel aux urnes ultra-serré au Honduras, Donald Trump n'a pas mâché ses mots. Les deux candidats de droite à la présidence de ce pays d'Amérique centrale : l’homme d’affaires Nasry Asfura, soutenu par Donald Trump, et le présentateur de télévision Salvador Nasralla, étaient au coude-à-coude ce lundi 1er décembre, après le dépouillement préliminaire d’un peu plus de la moitié des procès-verbaux. Selon la présidente du Conseil national électoral (CNE), Ana Paola Hall, Asfura devance son rival de seulement 515 voix, ce qui constitue une “égalité technique”. Elle a appelé les électeurs “à la patience”, le dépouillement manuel pouvant durer plusieurs jours.

Dans ce contexte, le chef d'État des États-Unis a accusé ce lundi le Honduras de tenter de manipuler le résultat. “On dirait que le Honduras est en train d’essayer de changer le résultat de son élection présidentielle. S’ils le font, ils le paieront cher!”, a écrit le président américain sur Truth Social, affirmant sans preuve que le CNE avait “abruptement cessé de compter” les voix.

À quelques jours du scrutin, il avait apporté un soutien explicite à Asfura, assurant que “s’il ne remporte pas les élections, les États-Unis ne gaspilleront pas leur argent”. Il avait également déclaré ne pas pouvoir “travailler” avec la candidate de gauche Rixi Moncada, qualifiée de “communiste”, ni avec Salvador Nasralla, à qui il dit ne pas faire “confiance”.

Un pays en crise et un vote sanction contre la gauche

Nasry Asfura, ancien maire de Tegucigalpa âgé de 67 ans, se dit confiant : “Les chiffres parleront d’eux-mêmes”, a-t-il lancé depuis son QG de campagne. Son adversaire Salvador Nasralla, 72 ans, assure pour sa part être en tête de cinq points selon ses propres projections. La candidate de la gauche au pouvoir, Rixi Moncada, apparaît, quant à elle, très distancée dans les résultats partiels.

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Le scrutin de dimanche 30 novembre avait marqué un net virage à droite au Honduras. Les électeurs ont sanctionné le camp de la présidente Xiomara Castro, arrivée au pouvoir en 2021, dans un pays frappé par la pauvreté, la violence des gangs, le narcotrafic et la corruption. Mme Castro avait succédé à plus d’une décennie d’instabilité politique amorcée après le coup d’État contre son époux, Manuel Zelaya, en 2009.

Pendant que les candidats échangeaient les accusations, les préoccupations quotidiennes des Honduriens – deux tiers des 11 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté – ont été reléguées au second plan. “Ils ne font rien pour les pauvres, seuls des voleurs nous gouvernent”, a déploré un habitant âgé de 53 ans. Une commerçante, espère pour sa part que le futur président verra le pays “autre chose qu’un sac d’argent à piller”.

Trump promet une grâce à un ex-président emprisonné

Dans une prise de position encore plus controversée, Donald Trump a assuré qu’il gracierait Juan Orlando Hernandez, ancien président hondurien (2014-2022) et membre du même parti que Nasry Asfura. Condamné aux États-Unis à 45 ans de prison pour avoir facilité l’exportation de centaines de tonnes de cocaïne vers le territoire américain, l’ex-chef d’État incarne la collusion entre politique et narcotrafic qui gangrène le pays.

Cette promesse de grâce intervient alors même que Washington mène des opérations antidrogue massives dans les Caraïbes, visant notamment le Venezuela. La candidate de gauche Rixi Moncada a dénoncé une “ingérence” directe des États-Unis dans le processus électoral hondurien.