Ryanair : pourquoi vous ne trouverez plus de billets à 10 euros

Fini les billets à 10 euros, voire moins. Ce jeudi 11 août, Michael O'Leary, le patron de la compagnie aérienne low cost Ryanair a annoncé la fin des billets bradés, évoquant la flambée des cours de l'énergie.

"Je pense qu'il n'y aura plus de billets à dix euros car les cours pétroliers sont bien plus élevés depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Nos promotions vraiment pas chères (...), je pense qu'on ne va pas voir ces tarifs pendant un certain nombre d'années", a-t-il déclaré sur la radio BBC Radio 4. Selon lui, les tarifs moyens des billets sur Ryanair devraient augmenter de quelque 10 euros, à environ 50 euros par trajet dans les 5 prochaines années. 

Ce qui, vu la structure tarifaire des low-cost avec de nombreux suppléments, notamment pour les bagages, pourrait faire grimper rapidement le coût total d'un voyage aller-retour à plusieurs centaines d'euros ou de livres et miner la demande. 

+36% pour le cours du pétrole

Une raison à cela : l'envolée des prix pétroliers depuis un an (+36% pour le Brent coté à Londres). Si cette hausse  pèse particulièrement lourd dans les coûts des compagnies dites "low cost" par rapport aux transporteurs traditionnels, elle plombe aussi le budget des ménages. Les factures d'énergies annuelles vont en effet augmenter de plusieurs milliers de livres en moyenne par foyer dans les mois à venir au Royaume-Uni, où l'inflation pourrait dépasser 13% d'ici octobre, selon la Banque d'Angleterre. 

Face aux hausses de prix qui rognent le pouvoir d'achat des Britanniques, les grèves se multiplient dans le pays et touchent aussi le secteur aérien : le personnel de sécurité de l'aéroport de Leeds Bradford (nord de l'Angleterre) a ainsi annoncé mercredi soir une grève fin août pour les salaires, qui promet de perturber les retours de vacances. 

En augmentant ses prix, la compagnie Ryanair peut-elle garder sa clientèle ? Michael O'Leary veut croire que la demande de voyages aériens va se maintenir et que face aux contraintes budgétaires des consommateurs, les transporteurs "low cost" tireront leur épingle du jeu.