Le droit des LGBTQ+ russes a encore reculé. Jeudi 24 novembre, les députés de la Douma, le Parlement russe, ont voté pour des amendements qui interdisent, entre autres, de "faire la promotion de relations sexuelles non traditionnelles". Cette loi s'applique ce jeudi 8 décembre. Toute représentation positive d'une vision différente de l'hétérosexualité est condamnée et sanctionnée d'une amende pouvant monter jusqu'à un million de roubles, 150.000€.
Face à l'application de loi, Olga, une libraire et éditrice russe interrogée par France Info, a décidé de retirer tous les livres qui parlent d'homosexualité, notamment sa meilleure vente qui "s'adresse aux lectrices en disant 'ton ou ta partenaire'". "Notre magasin est assez petit et nous ne pouvons pas risquer d'énormes amendes pour cela. Il y a un risque que nous fassions faillite et que nous fermions. Ça me rend amer. C'est révoltant, répugnant, mais c'est comme ça", explique-t-elle.
Cette loi est vague et son manque de clarté offre aux autorités russes la liberté de punir sévèrement qui ils souhaitent. Car désormais, la représentation même de l'homosexualité peut faire l'objet d'une amende. Les libraires, journalistes, artistes, créateurs de contenus et intellectuels voulant aborder des questions de sexualité, de genre ou d'identité sont dans l'obligation de se censurer, d'émigrer ou de risquer des peines importantes.
Cette mesure intervient dans un contexte tendu pour les communautés LGBTQ+ russes qui sont de plus en plus invisibilisées et agressées. Un exemple parmi tant d'autre de cette évolution est le Festival international du film LGBT de Saint-Petersbourg. Organisé pendant plus de 10 ans, il a fini par être interdit en 2018 par le Parlement russe.
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