Imaginez que votre amoureux ce soit pas celui que vous croyez, qu'il ait une autre vie, ailleurs, avec une autre, des enfants peut-être. Ce cauchemar est celui d'une vingtaine de femmes qui ont découvert que leur "compagnon" était un "spy cop", un policier-espion infiltré. Enquête du Figaro. Ce mardi, retour sur ce scandale qui se passe au Royaume-Uni.
En juillet 2010, elle parcourt les Alpes Italiennes en mini-van avec son compagnon. Il s'appelle Mark Stone et, comme elle, il est militant écologiste. Vacances ensoleillées, insouciantes. Et puis un beau matin, Lisa cherche ses lunettes de soleil dans la boîte à gants, et elle trouve un passeport.
Sur la photo, c'est bien son chéri, mais le nom est différent : Mark Kennedy. Dans un téléphone portable, elle tombe ensuite sur des e-mails signés par des enfants qui l'appellent "papa". Vertigineux, et ce n'est pas l'ivresse des sommets. Les mois qui suivent sont les plus horribles de sa vie.
Lisa se noie dans un océan de questions, elle se demande où a commencé le mensonge dans cette histoire de six ans. Peu importe son nom, elle voudrait savoir si cet homme l’a vraiment aimée. "Il était la personne la plus proche de moi au monde", dit-elle, "et je pensais le connaître mieux que personne." C'est vrai, Mark avait toujours eu "un côté un peu mystérieux". Il est en fait un "spy cop", l’un de ces "policiers espions" qui ont infiltré des groupes d’activistes pendant des années.
Les "spy cops", c'est une branche secrète de la police britannique, avec des méthodes bien particulières. Des "agents sous couverture" qui nouaient des relations - parfois très longues - avec des "cibles". C'est comme ça que Mark Stone infiltre un groupe de militants écologistes de Nottingham en 2003. Il se construit un personnage de montagnard professionnel, avec cheveux longs et tatouages.
Cette année-là, il rencontre Lisa, très active dans les campagnes anticapitalistes et antinucléaires. Elle tombe sous le charme. Elle l'intègre dans sa bande d'amis, dans sa famille. À la mort de son père, il est dans la voiture des proches. "C’est lui qui m’a soutenue et aidée à me relever", dit-elle.
"Il s'absente régulièrement pour son travail mais en même temps, il se construit une belle réputation de militant, un jour il montre même ses blessures aux mains". "Des violences policières" dit-il. "Et puis un jour, en 2009, sa mission prend fin. Il part trois mois. Et puis il revient. En fait, il a quitté la police. Quelques mois plus tard, il est découvert.
Et d'un coup, toutes ses "infiltrations sentimentales" sont révélées. Avant Lisa, il y a eu Kate Wilson, une histoire qui a duré deux ans. "Apprendre que Mark n’était pas celui que je pensais a été comme un virus informatique", dit-elle. "Cela a corrompu tous mes souvenirs de cette époque et cela a affecté toutes les relations que j’ai eues depuis".
En tout une vingtaine de femmes découvrent qu'elles ont eu des relations avec des policiers infiltrés, certaines ont même eu un enfant. Ces opérations sous couverture ont perduré pendant 40 ans, environ 140 officiers de police de haut rang ont été impliqués. La justice vient de rendre une première décision inédite : elle reproche aux officiers tuteurs "d'avoir fermé les yeux". Officiellement les relations sexuelles avec des "cibles" n’étaient pas autorisées. Mark Stone a pourtant séduit une dizaine de femmes. Dans le monde de l’ombre, écrit le Figaro, les frontières morales ont parfois tendance à dangereusement s’estomper.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte