Le sujet du jour. Le 19 janvier 2023, les députés ont lancé un appel national à se mobiliser en masse pour contrer le projet de réforme des retraites. Ces manifestations laissent prévoir des perturbations de très forte ampleur, à l'image de la grève de 1995. Cette dernière est à jamais restée comme une référence puisqu'il s'agit du dernier grand mouvement à avoir fait plier le gouvernement sur une réforme des retraites.
À l'époque, la France bouillonne face aux promesses et aux espoirs liés au grand thème de campagne de Jacques Chirac, le candidat de la lutte contre la fracture sociale et élu quelques mois plus tôt. Un thème vite balayé suite à la présentation du plan sur les retraites et la sécurité sociale du premier ministre de l'époque, Alain Juppé. La réduction des déficits était devenue une priorité, d'où le déremboursement de médicaments, mais aussi l'annonce du gel des salaires des fonctionnaires.
Le 24 septembre 1995, à peu près deux millions de Français ont entamé une grève devenue historique, et sont restés positionnés pendant 3 semaines.
Pourquoi on en parle ? Qui a porté ce mouvement en 1995 ? Est-ce que les syndicats pèsent suffisamment pour parvenir à un tel résultat ? La grève a-t-elle duré 3 semaines non-stop ? Comment ont vécu les Français à ce moment-là ?
Analyse. "Le thème de la sécurité sociale concerne tout le monde. Pourtant, à l'époque, il n'y a pas de front syndical, mais il y a quelque chose d'autre qui est très important. Si les cheminots sont au cœur de l'action, il va y avoir le sentiment qu'ils incarnent quelque chose auquel tout le monde tient. On va parler d'une grève par procuration", Michel Wieviorka, sociologue et spécialiste des mouvements sociaux, directeur d’étude de l’École
des Hautes Études en Sciences Sociales.