Les talibans ont élu un dirigeant incontestable mais pas forcément incontesté. Le bras droit du défunt mollah Omar et actuel numéro 2 apparaît en effet comme le successeur naturel. Le mollah Akthar Mansour, de l'ethnie pachtoune, tout comme son prédécesseur, "était considéré comme digne de confiance et la personne idoine pour prendre de lourdes responsabilités", ont écrit les talibans dans un communiqué.
Pourtant, la première transition de pouvoir au sein des talibans dirigés depuis deux décennies par le mollah Omar, nommé le "commandeur des croyants" par ses fidèles, ne semble toutefois pas consensuelle, certains commandants lui préférant le fils du mollah Omar, Yacoub, 26 ans, ou lui reprochant ses accointances avec le Pakistan voisin.
"Le mollah Mansour est considéré comme l'homme du Pakistan, c'est ce qui explique les différends au sein du leadership des talibans", a renchéri un cadre intermédiaire de la rébellion requérant aussi l'anonymat.
Le mollah Mansour reprend néanmoins le flambeau à un moment charnière dans l'histoire des talibans. Ces derniers se sont en effet récemment engagés dans d'inédits pourparlers de paix avec le gouvernement afghan, tout en subissant les assauts de l'organisation Etat islamique.
Les États-Unis, qui encouragent depuis longtemps une "réconciliation" afghane, ont jugé que la mort du mollah Omar représentait "clairement un moment opportun (...) pour que les talibans scellent une paix authentique avec le gouvernement afghan", selon un porte-parole du département d'Etat.
"Le mollah Mansour est un modéré, favorable à la paix et aux pourparlers", souligne Abdul Hakim Mujahid, un ancien taliban aujourd'hui membre du Haut conseil afghan pour la paix, un organisme mandaté par Kaboul pour pactiser avec les rebelles islamistes. "Je pense que sous sa gouverne, le processus de paix sera renforcé et que les talibans seront à terme intégrés dans le jeu politique afghan", a-t-il ajouté.
Mais des analystes demeuraient sceptiques sur la reprise rapide du dialogue afin de stabiliser un pays endeuillé par près de 14 années consécutives de guerre et confronté à une escalade des violences après le départ, en décembre, de l'essentiel des forces de l'Otan.
Le décès du mollah Omar risque d'accentuer les lignes de fracture entre talibans, divisés sur la question des pourparlers de paix et menacés par l'émergence de la branche locale de l'organisation Etat islamique (EI), groupe jihadiste qui tente d'étendre en Afghanistan son califat proclamé sur des pans de la Syrie et de l'Irak
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