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Quand l'Italien Ferrero avale les biscuits belges Delacre
ÉDITO - Le géant italien du chocolat Ferrero a acquis la marque de biscuits belges Delacre, détenue jusqu'alors par United Biscuits.
Un site de Ferrero à Somerset, dans le New Jersey
Crédit : SIPA
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Ferrero, c'est le fabricant du fameux Nutella, inventé il y a soixante dix ans avec une erreur de manipulation culinaire. Il s'en vend aujourd'hui plus de 100 millions de pots par jour. Les autres produits de l'entreprise sont tout aussi connus, ce sont les œufs Kinder et les bouchées Mon chéri. Ferrero, c'est une entreprise familiale, numéro quatre mondial du chocolat. Elle fait près de 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires, et qui vaut à son patron d'être la première fortune d'Italie.
Pendant soixante-dix ans, le fondateur n'a jamais fait d'acquisition. Il n'a jamais voulu coter son groupe en Bourse. Il a refusé les propositions de rachat, y compris une, considérable, du Suisse Nestlé. Mais le vieil entrepreneur génial est mort l'année dernière. Son fils entend bien, lui, développer le groupe différemment.
Ferrero investit dans le biscuit haut de gamme
Delacre, c'est le haut de gamme. C'est une maison belge, rachetée par un Britannique, United Biscuits, qui avait lui-même été croqué par un Turc, Yildiz, qui le revend moins de deux ans après l'avoir acheté. Vous voyez que derrière nos paquets de supermarché, il y a la vie sauvage de la mondialisation. Delacre (120 millions d'euros de chiffre d’affaires annuels), ce sont les fameuses cigarettes russes, Délichoc et les Sprits. Tout cela va passer chez Ferrero.
L'avantage, pour le chocolatier italien, c'est que Delacre est bien implanté aux États-Unis. Une terre où Ferrero est faible, historiquement, face au leader mondial, Mars. En plus, Ferrero n'a pas le droit de vendre ses œufs Kinder là-bas, à cause du jouet en plastique qui se trouve à l'intérieur, et que les autorités américaines estiment dangereux pour les enfants.
Les Français moins présents dans le secteur
Mais les biscuits, c'est un autre métier pour un chocolatier. C'est un autre avantage du rachat pour Ferrero, qui veut diversifier son activité. Une bonne partie de son business est basé sur le chocolat et donc le cacao, cette fève pour laquelle on craint régulièrement des pénuries. Avec le biscuit haut de gamme, il y a des perspectives de développement importantes, parce que le marché du petit plaisir résiste bien aux récessions de l'économie.
Delacre a une usine en Belgique et une en France, à Nieppe. La France est une terre historique pour les biscuits. Nous avons notamment LU - anciennement Lefèvre-Utile -, qui est aujourd'hui l'un des leaders mondiaux du biscuit. Mais si nous avons gardé les usines et le savoir-faire, l'entreprise est aujourd'hui la propriété d'un groupe américain, Mondelez. Il n'y a plus guère de grand français dans ce monde turbulent du biscuit. Prochaine transaction à venir, selon les rumeurs : la vente du mythique Choco BN.
