Ce lundi 15 avril, Donald Trump est devenu le premier ex-président des États-Unis à comparaître devant la justice pénale dans le dossier Stormy Daniels. Le milliardaire est accusé d'avoir versé 130.000 dollars à cette ancienne actrice X pour qu'elle taise une liaison qu'il aurait eu avec elle en 2016, avant l'élection présidentielle remportée contre Hillary Clinton.
Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut d'abord sélectionner les douze jurés qui auront la charge de déclarer, à l'unanimité, Donald Trump "coupable" ou "non-coupable".
Tribune politique, stratégies, marche de la justice... Cette première journée d'audience à New York permet, malgré tout, de révéler quelques éléments qui seront déterminants pour la suite du procès dans lequel le candidat républicain risque une condamnation, à quelques mois de l'élection présidentielle.
Avant de s'engouffrer dans la salle d'audience, Donald Trump s'est attaqué à Joe Biden, son adversaire pour l'élection de novembre. "Le pays est mené par un homme incompétent, qui s'est énormément impliqué dans cette affaire. C'est une attaque contre un opposant politique", a-t-il lancé, en direct sur les télévisions américaines, dénonçant une "attaque contre l'Amérique".
S'il tient couramment ce genre ce propos, le Républicain confirme, en le répétant à l'aube de semaines d'audiences à rallonge, sa stratégie de faire des prétoires une estrade politique pour sa campagne.
Mais ces attaques n'ont pas fait bouger l'actuel président, qui est resté silencieux. Cependant, la Maison Blanche marche sur des œufs. "Je suis sûre que [le président] va être tenu au courant à un moment dans la journée, mais il se concentre pour l'instant sur les rencontres à son programme", a déclaré la porte-parole de l'exécutif états-unien, Karine Jean-Pierre.
Interrogé depuis le Bureau ovale aux côtés du Premier ministre tchèque Petr Fiala par un journaliste pour savoir s'il comptait regarder le procès de son adversaire politique, Joe Biden a secoué la tête en signe de dénégation.
Alors que l'équipe de Donald Trump joue la montre, Juan Merchan, le juge de New York, ne semble pas vouloir que le procès s'éternise. Avec "500 jurés qui attendent", il a refusé de se récuser, comme le demandait la défense. Il a aussi balayé les accusations du camp Trump, lui reprochant les liens de l'employeur de sa fille avec le Parti démocrate.
Le juge a également souligné le retard de la défense après une brève suspension d'audience lundi après-midi. "Merci de veiller à respecter le temps alloué aux pauses afin que l'on puisse avancer", a dit Juan Merchan à l'avocat.
Une cinquantaine des jurés potentiels au procès de Donald Trump s'est déclarée incapable de le juger équitablement et a été aussitôt exemptée, signe que la constitution du jury sera longue et pourrait prendre plusieurs jours. Une dizaine d'autres l'ont également été pour d'autres motifs, non précisés.
L'autre volonté de Juan Merchan est de traiter l'ancien président comme n'importe quel autre citoyen états-unien. "Bonjour Monsieur Trump", a-t-il déclaré en entrant dans la salle, sans dire "Monsieur le président Trump", comme le veut l'usage aux États-Unis.
Le juge a également rappelé à l'audience que, comme n'importe quel prévenu, il doit se présenter à l'audience chaque jour, sous peine d'être recherché par les autorités. Et qu'il pourrait être envoyé en prison s'il perturbait l'audience.
Une attitude qui a agacé Donald Trump. Il a affirmé avoir "un vrai problème" avec le juge, dénonçant toute l'affaire comme étant une "chasse aux sorcières". "Nous n'allons pas avoir droit à un procès équitable, c'est très, très triste", a affirmé à la presse. Il a également regretté ne pas pouvoir faire campagne comme il l'entend. "Que je ne sois pas en Géorgie, en Floride ou en Caroline du Nord, à faire campagne comme je devrais être en train de le faire, c'est parfait pour les démocrates de la gauche radicale. C'est exactement ce qu'ils veulent. Il s'agit d'ingérence électorale", a-t-il également déclaré.
Les débats techniques de lundi matin sur ce qui pourra être versé comme élément au cours des débats ont donné une indication de la stratégie de l'accusation, menée par le procureur élu sous l'étiquette démocrate Alvin Bragg : dépeindre Donald Trump comme un homme sexiste, misogyne, agressif envers les femmes.
Les procureurs ont ainsi demandé à ce qu'une vidéo devenue célèbre, où on l'entendait se vanter d'"attraper" les femmes "par la chatte", soit diffusée lors de l'audience. Une requête refusée par le juge, qui n'a accordé qu'une référence textuelle à ces propos, sans projection de l'extrait.
Juan Merchan a également refusé la requête de l'accusation portant sur l'évocation d'autres allégations d'agressions sexuelles visant l'ancien président, dénonçant de "simples propos rapportés".
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