Le New Hampshire sera le deuxième Etat à voter en février prochain pour la primaire démocrate, qui désignera l’adversaire du président Trump. J'y ai suivi toute la journée la sénatrice Elizabeth Warren, qui a désormais pris la tête de la campagne. Elle vient de dépasser l’ancien vice-président Joe Biden dans plusieurs sondages dans les états clés de la primaire.
Elle progresse régulièrement depuis qu’elle est entrée en campagne alors que Biden n’arrive pas pour l’instant à dissiper les doutes, donc oui elle est désormais en tête à cause ou malgré une ligne très à gauche. Alors si on compare avec la France, ou plus généralement les pays européens, elle est loin d’être une révolutionnaire. Mais ici c’est un sacré coup de barre à gauche que promet Warren, une rupture avec le centrisme du parti démocrate de ces dernières décennies. Elle est beaucoup plus à gauche que les présidents Obama et Clinton.
Elle propose une Sécurité sociale pour tous, une taxe sur les super riches. Elle veut démanteler les géants technologiques, Amazon, Facebook, Google, qui selon elle abusent de leur position dominante et écrasent la concurrence. Plus généralement elle s’attaque aux géants pharmaceutiques, pétroliers, bancaires. À l’entendre, c’est le poids des lobbies, de l’argent qui corrompt Washington. C’est le mot qu’elle répète sans cesse : la corruption. Ce qui est intéressant, c'est que jusqu’à l’âge de 47 ans elle était inscrite comme républicaine, donc à droite. Elle en a aujourd’hui 70.
Elle s’est faite connaitre, avant d’être en politique, dans la foulée de la crise financière, dans la défense des consommateurs, contre les excès de la finance. Avant cela, quand elle était prof de droit à Harvard, elle travaillait particulièrement sur les banqueroutes, déjà pour défendre les petits contre les gros de la finance. Une de ses sympathisantes disait que Warren est populiste, et que le meilleur moyen de battre le populisme de droite de Trump, c’est de mettre face à lui une candidate populiste de gauche.
Aujourd'hui, c’est elle qui a créé la plus grosse dynamique dans cette campagne de la primaire. Maintenant qu’elle est en tête, elle est la cible des flèches des candidats plus centristes, qui jugent son programme irréaliste et qui lui reprochent par exemple de ne pas savoir comment financer un système de Sécu universel. Beaucoup d’Américains ont peur de voir leurs cotisations exploser. Et ces centristes du parti préviennent que si elle était désignée candidate avec cette ligne à gauche toute, elle laisserait un boulevard à Donald Trump qui n’en ferait qu’une bouchée.
En tout cas, j’ai pu le mesurer toute la journée ici dans le New Hampshire, de tous les candidats que j’ai suivi en campagne depuis le début de l’année, c’est celle qui suscite le plus d’enthousiasme sur le terrain.
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