Présidentielle américaine 2016 - Le Top 5 : Donald Trump à l'affiche d'un porno signé Larry Flynt
AU CŒUR DE LA CAMPAGNE - Une carrière osée pour le milliardaire, Paul Ryan décline l'invitation du Parti républicain, ou encore Mme Cruz qui aime l'odeur du métro new-yorkais, tout est dans le Top 5.

Si vous avez vu Larry Flynt, le film de Milos Forman, vous connaissez le pape du porno américain, éditeur de Hustler, qui a brisé de nombreux tabous sexuels dans les années 70 et défendu devant la justice la liberté d’expression au nom du premier amendement de la constitution. Larry Flynt a payé au prix cher sa détermination : il est paraplégique depuis qu’un radical d’extrême droite lui a tiré dessus en 1978.
Le producteur de X revient dans le débat politique en annonçant la sortie de la première oeuvre cinématographique consacrée à la campagne de Donald Trump : la version porno s’appelle "The Donald", le surnom du milliardaire. L'affiche de cette version osée est d'ailleurs publiée sur le site The Hill. Évidemment c’est une satire, qui moque notamment la participation à la campagne de la candidate républicaine à la vice-présidence en 2012, Sarah Palin. Larry Flynt estime que Donald Trump crée un "embarras pour toute la Nation, il est une insulte à l’intelligence du peuple américain".
L'hypothèse "Paul Ryan" s'évanouit pour le Parti républicain
Les stratèges du Parti républicain qui essayent d’imaginer comment écarter Donald Trump à la convention républicaine se raccrochaient à l’hypothèse Paul Ryan. Le Speaker de la Chambre, chef de la majorité au Congrès, candidat à la vice-présidence en 2012 derrière Mitt Romney, portait sur ses épaules leurs espoirs. Et si lui, plus modéré que Donald Trump et Ted Cruz, sortait du chapeau, auréolé de l’investiture républicaine, et battait Hillary Clinton ?
À plusieurs reprises l’élu du
Wisconsin avait prévenu qu’il ne fallait pas compter sur lui, mais d’autres
déclarations laissaient penser qu’il ne fermait pas totalement la porte.
N’avait-il pas déjà attendu de se faire prier pour accepter d’être Speaker à
l'automne dernier, lui le seul à pouvoir rassembler les forces contradictoires
du Parti républicain ? Chacune de ses paroles était
donc scrutée, décortiquée, surinterprétée. Il a donc convoqué une
conférence de presse à Washington pour exclure de façon
définitive une candidature de dernière minute : "Je ne veux, ni
n’accepterai, la nomination" du parti.
Le candidat désigné doit être, selon, lui, un élu républicain qui a déposé sa candidature (ce qui laisse ouverte l’hypothèse d’un retour de Marc Rubio). "Ne comptez pas sur moi", prévient Paul Ryan. C’est vrai pour 2016, mais ce retrait, pour se tenir en dehors des guerres fratricides chez les Républicains, peut être encore le meilleur moyen de protéger ses chances pour 2020.
Comprendre la différence entre les campagnes en France et aux États-Unis
Pourquoi les candidats à la Maison Blanche (à l’exception du milliardaire Donald Trump) passent-ils leur temps à organiser des levées de fonds, et à quémander quelques dollars à leurs sympathisants ? Parce que dans la politique américaine, plus que partout ailleurs, le nerf de la guerre, c’est l’argent.
En France, le plafond maximum
de dépenses pour une campagne présidentielle est d’environ 22 millions
d’euros, pour chacun des deux candidats qualifiés au second tour. Par
ailleurs, la publicité politique à la télévision est interdite : vous ne verrez
jamais les clips de campagnes dans les pages de pub entre une lessive et une
voiture.
Aux États-Unis, les téléspectateurs
et auditeurs en ont l’habitude. Dans certains états clés, avant une
primaire par exemple, ces spots politiques sont diffusés
dans presque chaque écran. Les candidats, où les groupes qui les
soutiennent, ont donc la possibilité de diffuser des publicités dénigrant un adversaire. Voici par exemple
une pub anti-Trump financée par la campagne Cruz.
Et maintenant une publicité anti-Cruz financée par la campagne Trump.
Selon
une enquête Katar Média citée par le New York Times, si l'on
ne compte que ces publicités négatives de dénigrement, 132 millions de dollars ont déjà été dépensés depuis le début de la campagne, dont 70 millions uniquement pour dénoncer la candidature du milliardaire. Un ciblage massif sans
précédent.
Jusqu’à présent, Hillary Clinton s’était tenue à l’écart, concentrant ses efforts et
ses investissements sur le combat démocrate. Mais sa campagne diffuse
désormais une nouvelle publicité, clairement anti-Trump, dans la perspective de
leur face à face en novembre. Selon un concepteur de
publicités pour le parti démocrate cité par le quotidien new-yorkais, la campagne
Clinton pourrait dépenser un demi milliard de dollars d’ici novembre, essentiellement
pour des achats d’espaces publicitaires.
Madame Cruz tente de rattraper les gaffes de son mari
Ted Cruz est en difficulté
avant la primaire de New York, où les habitants, fiers de leur ville,
n’ont pas digéré ses attaques répétées contre les "valeurs new-yorkaises", lorsqu’il tentait de recueillir des voix dans des états
ruraux. Une manière pour lui de dénigrer son adversaire Donald Trump.
Son épouse Heidi Cruz rame
pour convaincre les habitants dubitatifs, que son mari ne les déteste pas. Celle
qui a fait carrière dans la banque Goldman Sachs a rappelé lors d’un gala dans
le Queens, qu’elle a passé plusieurs années dans la ville "où elle se sent en
partie à la maison". Des propos rapportés par le site Observer : "je suis arrivée à New York et je me suis crue
au centre de l’univers (…). Je prenais le métro pour aller
travailler tous les jours. J’aime l’odeur de New York".
En politique, la démagogie
n’a pas de limites, et les électeurs aiment se faire désirer. Mais de là à prétendre
qu’elle aime l’odeur du métro de la ville, même les plus fiers des New-Yorkais
n’y croiront pas...
L'humour d'Hillary Clinton
Nouvelle tentative d’Hillary Clinton de faire oublier le raté de son opération de communication dans le métro de New York, la
semaine dernière. Après s’être moquée de son
sort dans un sketch avec le maire de la ville, le site
Internet de sa campagne utilise désormais la photo embarrassante de la scène
pour les pages d’erreurs. "Vous essayez d’aller
là où vous souhaitez aller ? Ce n’est pas sur cette page", affiche la
page.
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