Ouganda : deux députés accusés d'orchestrer une vague de meurtres à la machette

L'opposition rejette la faute sur le gouvernement. Depuis deux mois, la région de Masaka, située à une centaine de kilomètres de la capitale de l'Ouganda, Kamapala, est frappée par une vague de meurtres à la machette. Deux députés de l'opposition ont été inculpés pour avoir orchestré une dizaine de meurtres. Une décision qualifiée de "persécution politique" par leur avocat.

Selon la police, une trentaine de personnes, principalement des personnes âgées, ont été tuées chez elles ces derniers mois. Après deux jours d'interrogatoire par la police, les députés Muhammad Ssegirinya et Allan Sewanyana, faisant partie de l'opposition au gouvernement, ont été inculpés par un tribunal de Masaka de trois chefs d'accusation, a indiqué leur avocat à l'AFP.

"Ils ont nié toutes les charges (...) Il s'agit de persécution politique par le régime militaire de (Yoweri) Museveni", le président ougandais, a ajouté l'avocat des accusés. "Nous condamnons dans les termes les plus forts l'utilisation d'un processus judiciaire biaisé pour satisfaire les objectifs politiques d'un parti au pouvoir", a-t-il encore dénoncé.

De son côté, le porte-parole de la police ougandaise avait expliqué que Muhammad Ssegirinya et Allan Sewanyana avaient été arrêtés après des déclarations de plusieurs suspects les accusant d'avoir organisé ces attaques "pour semer la peur dans la population et amener les gens à haïr le gouvernement".

Des membres de la Plateforme d'unité nationale

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Les deux députés arrêtés sont membres de la Plateforme d'unité nationale (NUP) du chef de l'opposition Bobi Wine, principal rival du président Yoweri Museveni lors de l'élection contestée de janvier. Comme leur avocat, Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, a affirmé que ces accusations étaient montées par le gouvernement pour discréditer l'opposition.

"Lorsque le président a récemment déclaré que l'opposition était derrière les meurtres, nous avons pensé que c'était une mauvaise blague. Mais lorsque la police a convoqué nos députés, nous avons compris que le projet du régime d'impliquer les dirigeants du NUP dans les meurtres était à l'œuvre", a déclaré le chef de l'opposition.

Dans un discours le mois dernier, le président au pouvoir avait qualifié de "porcs" les auteurs des meurtres et juré leur perte. Pour l'heure, les deux députés sont maintenus en détention provisoire jusqu'au 15 septembre dans la prison haute sécurité de Kitalya, près de Kampala.