L'explosion a eu lieu le 25 juin dans le quartier d'Apapa, sur un axe menant au plus grand port du Nigeria et à la zone où sont stockées les réserves de carburant de la capitale économique, seulement quelques heures après l'attentat à la bombe qui a fait 21 morts devant un centre commercial d'Abuja.
L'attentat d'Abuja, le troisième en trois mois dans la capitale fédérale, a de nouveau montré l'extension de l'insurrection sanglante du groupe islamiste Boko Haram, jusqu'ici surtout concentrée dans le Nord-Est, au reste du pays.
A Lagos, les autorités ont immédiatement démenti la thèse d'un attentat à Apapa, évoquée sur les réseaux sociaux le soir même et dans les médias locaux le jour suivant, et ont évoqué un accident causé par une citerne de gaz de cuisine qui aurait pris feu sans faire de victime.
Cependant, des photos obtenues par l'AFP montrent qu'une voiture a été entièrement détruite et que les bâtiments et les autres véhicules autour ont aussi été endommagés, laissant peu de doutes sur l'origine de l'explosion, selon un ex-chef du déminage de l'armée britannique.
"Il s'agit à coup sûr d'un accident provoqué par l'usage de puissants explosifs", a déclaré Bob Seddon, vétéran d'Afghanistan et d'Irak et spécialiste des engins explosifs improvisés (EEI), après avoir examiné les photos.
"L'effet de souffle et le schéma de fragmentation provoqués par une explosion de gaz sont très différents" a précisé Bob Seddon. Selon lui, 25 à 50 kilos d'explosifs artisanaux ont été utilisés à Apapa.
Selon plusieurs hauts diplomates, qui ont confirmé en privé que l'explosion avait été préméditée, les autorités ont préféré démentir par peur des effets désastreux que pourrait entraîner l'annonce d'un attentat dans la capitale économique, jusqu'ici épargnée.
Lagos, qui compte quelque 20 millions d'habitants, abrite les sièges de toutes les grandes sociétés étrangères qui opèrent dans la première puissance économique d'Afrique.
Le porte-parole du gouvernement fédéral, Mike Omeri, a déclaré que l'enquête menée par la police de l'Etat de Lagos "explorera toutes les pistes (...) qu'il s'agisse d'EEI, de voitures piégées ou d'un accident".
L'entreprise de conseil en sécurité Control Risks, implantée à Lagos et dont le siège est à Londres, affirme de son côté qu'il s'agissait bien d'un attentat à la bombe ayant fait au moins quatre morts, dans une note de synthèse à ses clients.
"En se basant sur des témoins visuels, Control Risks estime que cet incident était une attaque islamiste et non un accident industriel", a dit Roddy Barclay, spécialiste de l'Afrique de l'Ouest pour cette société.
Depuis le 25 juin, le gouvernement de l'Etat de Lagos a fait renforcer la sécurité autour des installations stratégiques de la ville et augmenté la capacité d'accueil en urgence des hôpitaux publics.
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