Népal : pourquoi les policiers ont-ils ouvert le feu sur des manifestants ?

Des milliers de Népalais se sont rassemblés dans les rues de Katmandou, lundi 8 septembre, après que le gouvernement a ordonné, la semaine passée, le blocage de 26 plateformes, dont Facebook, Youtube, X et Linkedin, qui ne s'étaient pas enregistrées auprès de lui dans les délais. En application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême, le ministère exige qu’elles nomment un représentant local et une personne chargée de la régulation de leurs contenus.

Cette décision a provoqué la colère de jeunes qui ont manifesté dans la capitale du Népal, dénonçant également la corruption dans le pays. Alors que le cortège s’approchait du Parlement, des affrontement ont eu lieu avec les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes, des canons à eau, des matraques, des balles en caoutchouc et des tirs à balles réelles, selon des journalistes de l’AFP.

De son côté, un porte-parole de la police n’a fait état que de tirs de "gaz lacrymogènes et de canons à eau quand les manifestants ont pénétré dans la zone interdite". Pourtant, selon un bilan publié lundi 8 septembre en soirée, "dix-sept personnes sont mortes" et 400 ont été blessés, dont une centaine de policiers. Au moins trois des victimes ont succombé à leurs blessures à l’hôpital civil de Katmandou, qui a accueilli plus de 150 blessés.

Les autorités de Katmandou ont imposé un couvre-feu dans plusieurs quartiers de la ville. Lors d’une réunion d’urgence du gouvernement autour du Premier ministre KP Sharma Oli, le ministre de l’Intérieur népalais a présenté sa démission. Les Nations unies ont demandé l’ouverture "rapide" d’une enquête "transparente".