Nouvelle soirée de tensions aux États-Unis, plus d'une semaine après la mort de Goerge Floyd à Minneapolis. À New York, particulièrement touchée ces derniers jours, quelques dégâts ici ou là, mais pas de pillages massifs comme la nuit précédente, mais la mobilisation policière est spectaculaire.
Joe Biden, adversaire démocrate de Donald Trump à la présidentielle, a enfin pris la parole à propos de ce mouvement qui secoue l’Amérique. C’est la première fois depuis trois mois qu’il prenait la parole en public, confinement oblige, un discours solennel, devant des drapeaux, au ton présidentiel.
Sa parole était attendue, car la situation est si complexe qu’il devait trouver les mots. L'ancien vice-président d'Obama a ainsi essayé d'apparaître comme le président de secours, il a choisi un ton de rassemblement, d’apaisement presque de consolation, que beaucoup d’Américains auraient aimé que leur président emploie depuis une semaine.
Il a commencé par reprendre les mots de George Floyd. "Je ne peux pas respirer. Je ne peux pas respirer." Pour Joe Biden, ces derniers mots de George Floyd ne sont pas morts avec lui, ils parlent à une nation où trop souvent la couleur de votre peau met votre vie en danger.
Ils parlent à une nation où plus de 100.000 personnes ont perdu la vie à cause d'un virus et 40 millions d'Américains ont perdu leur emploi - avec un nombre disproportionné de ces décès et pertes d'emplois concentrés dans la communauté noire. Ils parlent à une nation où tous les jours des millions de gens se disent, "je ne peux pas respirer".
Il a également longuement évoqué ce qui est depuis plus d’un an le thème de sa campagne, l’angle qu’il a choisi pour essayer de battre le président Trump, l’idée l'élection ne déterminera pas seulement le nom d’un président, mais ce qu’il appelle "l’âme de la nation".
Il déclare : "Je demande à chaque Américain : 'Qui sommes-nous ? Qui voulons-nous être ? Que voulons-nous transmettre à nos enfants et petits enfants ?'. Je vous le promets : je ne ferai pas commerce de la peur et de la division, je n’attiserai pas les flammes de la haine, j’essaierai de guérir les blessures raciales qui minent notre pays depuis longtemps, je ne les utiliserai pas à des fins politiques."
Joe Biden essaye ainsi d’apparaitre comme le père de la nation en temps de crise au moment où le président Trump est accusé de souffler sur les braises plutôt que d’éteindre le feu.
Dans les sondages, Joe Biden a plutôt gagné des points depuis le début de la crise sanitaire, notamment dans l’électorat âgé où le président Trump perd du terrain. L’élection est dans 5 mois exactement jour pour jour. Dans ce contexte d'extrême tension, nul ne peut prédire ce qui va se passer dans les 5 prochains mois.
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