Mort de Charlie Kirk : ce qu’on sait désormais du tueur présumé, Tyler Robinson, et de ses motivations

Qui est vraiment Tyler Robinson ? Principal suspect de l'assassinat de l'influenceur conservateur Charlie Kirk, ce jeune homme de 22 ans a été arrêté, le jeudi 11 septembre, après 33 heures de traque acharnée. Annoncée par Donald Trump sur la chaîne Fox News, l'arrestation de Tyler Robinson a été confirmée par les autorités américaines lors d'une conférence de presse à Orem, ville de l'Utah où Charlie Kirk a été tué d'une seule balle dans le cou, mercredi 10 septembre, lors d'un débat public sur un campus universitaire.
Mais que sait-on du tireur dont tout le monde parle outre-Atlantique ? Était-il d'extrême gauche ? D'extrême droite ? Que sait-on réellement de ses revendications ? Comment a-t-il pu dériver au point de tuer ? Depuis son identification et son arrestation, les débats se tendent aux États-Unis où chaque camp tente de rejeter la responsabilité de cet assassinat sur l'autre. Voici ce que l'on sait.

Un élève "idéal"

Tyler Robinson a grandi à Washington, petite ville de l'Utah bordée de canyons rougeoyants et de montagnes. La maison de ses parents - où il a été arrêté par les autorités - est un pavillon typique de la classe moyenne américaine, logé dans une rue sinueuse aux pelouses proprettes. Aîné de trois garçons, le suspect est décrit comme un enfant "calme, respectueux, plutôt réservé, mais vraiment très intelligent" par l'ex-gardienne de son école primaire.

"C'était l'élève idéal, le genre de personne que l'on aimerait avoir dans sa classe", confirme Jaida Funk, qui l'a côtoyé de la primaire au lycée, entre ses 5 et 16 ans. À l'école, "il était réservé, mais pas bizarre, il avait des amis et parlait à différents groupes", se souvient-elle. Sorti brillamment du lycée en 2021, Tyler a brièvement étudié à l'université - où il avait touché une bourse - avant de bifurquer vers un programme d'apprentissage en électricité dans un établissement technique près de chez lui.

Une famille républicaine

Fils d'un vendeur de comptoirs de cuisine en granit et d'une professionnelle de santé travaillant avec des handicapés, Tyler Robinson a été élevé dans la tradition mormone. Cependant, la famille ne semblait plus pratiquer selon les témoignages recueillis par la presse américaine. Épluchées par les médias, les photos laissées par les Robinson sur les réseaux sociaux racontent l'histoire d'une famille qui aimait voyager, camper et chassait avec ses enfants. On y voit notamment Tyler poser fièrement - à différents moments de sa vie - avec des armes parfois très puissantes.

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Si cet apprentissage des armes à feu est plutôt banal aux États-Unis, surtout dans un État comme l'Utah, il n'explique pas le passage à l'acte de Tyler Robinson. Une ancienne voisine de la famille, Heather McKnight témoigne de son effroi : "Qui aurait pu imaginer que ce petit homme maigre qui montait et descendait de sa voiture serait capable de commettre un acte aussi odieux ?". Selon les médias US et le gouverneur de l'Utah, Spencer Cox, l'auteur présumé du tir mortel n'avait pas d'antécédent judiciaire.

Une hostilité envers Charlie Kirk ?

Politiquement, les parents de Tyler Robinson sont inscrits sur les listes électorales comme républicains. Le jeune homme n'a lui indiqué aucune affiliation politique. D'après les registres de l'État, il n'a pas voté en 2024 lors de la réélection de Donald Trump. Mais selon le gouverneur de l'Utah, qui a divulgué certains éléments d'enquête vendredi, le jeune homme s'était "plus politisé ces dernières années". Toujours selon les autorités, il aurait notamment partagé son hostilité envers Charlie Kirk avec un membre de sa famille lors de la venue du proche de Donald Trump dans l'Utah. 

Le média américain CNN a rapporté que Tyler Robinson "ne parlait pas vraiment politique", d'après un ancien de travail qui dit que le jeune homme ne portait pas vraiment Donald Trump et Charlie Kirk dans son cœur. Si le jeune semblait partager - un temps - les convictions républicaines de ses parents, les enquêteurs ont également retrouvé des messages à tonalité antifasciste - "Eh fasciste ! Attrape ça !" et une référence au chant antifasciste italien Bella Ciao - sur des douilles retrouvées près de la scène de crime. De quoi l'étiqueter comme un tueur "d'extrême gauche" pour une grande partie de la droite américaine.

Un colocataire en transition de genre

Passionné de jeux vidéo, Tyler Robinson vivait avec une personne transgenre, a affirmé, ce dimanche 14 septembre, le gouverneur de l'Utah. Des détails susceptibles d'exacerber encore plus le vif débat politique dans une Amérique ultra-polarisée. Le colocataire "entretenait une relation amoureuse" avec le meurtrier présumé. Il s'agit d'"un homme en transition de genre pour devenir une femme", a déclaré Spencer Cox.


Si aucun lien n'a pour l'instant été déterminé entre le colocataire transgenre et le meurtre de Charlie Kirk, le podcasteur tué à l'âge de 31 ans a souvent critiqué les droits LGBTQ+ et notamment ceux des personnes transgenres. Et de nombreuses figures de l'extrême droite ont vite établi un rapprochement entre cette "relation amoureuse" et le passage à l'acte du jeune tireur présumé. À commercer par Donald Trump. Le président des États-Unis avait tonné que "la gauche radicale" avait contribué au meurtre de Charlie Kirk dans une vidéo publiée au soir de l'assassinat.

Un membre de groupe Groypers ?

Si, aux États-Unis, certains sont persuadés qu'il s'agit d'un crime politique d'extrême gauche, d'autres, notamment sur les réseaux sociaux, évoquent la piste d'un groupe de suprématistes blancs nommé Groypers. En effet, des internautes ont fait remarquer que le groupe radical pouvait se montrer hostile contre Charlie Kirk.

Radio Canada rapporte que les Groypers s'étaient fait connaître, en 2019, en perturbant les rassemblements de l'association de l'influenceur conservateur, Turning Point USA. Tyler Robinson peut-il avoir rejoint ce groupe de suprématistes blancs ? À l'heure actuelle, ni les enquêteurs ni les autorités de l'Utah ont rapporté quelconque rapprochement avec cette mouvance. 

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