Le gouvernement de Donald Trump a fortement restreint jeudi 8 novembre les conditions de demande d'asile pour les migrants, en interdisant aux personnes ayant traversé illégalement la frontière depuis le Mexique de pouvoir en déposer une. "Notre système d'asile croule sous un trop grand nombre de demandes injustifiées d'asile émanant d'étrangers, ce qui pèse de façon démesurée sur nos moyens, nous empêchant de pouvoir accorder rapidement l'asile à ceux qui le méritent vraiment", a justifié le ministère américain de la Sécurité intérieure.
Cette disposition, publiée par le ministère, devrait être signée rapidement par le président américain alors que des "caravanes" de migrants se dirigent actuellement vers les États-Unis. Elle est censée soulager un système déjà surchargé, quelque 700.000 cas étant actuellement en attente dans les tribunaux. Durant les cinq dernières années, le nombre de personnes ayant déposé une demande d'asile a augmenté de 2.000%, selon le département de la Sécurité intérieure, précisant que moins de 10% d'entre elles sont finalement acceptées.
Concrètement, cette décision implique que les migrants n'étant pas arrivés sur le territoire américain via un point d'entrée officiel ne pourront pas déposer de demande d'asile. "Conformément à nos lois sur l'immigration, le président a toute autorité pour suspendre ou restreindre l'entrée d'étrangers aux États-Unis s'il considère qu'il en relève de l'intérêt national", poursuit le communiqué.
Donald Trump entend ainsi faire usage des mêmes pouvoirs exécutifs que ceux dont il avait argué lorsqu'il avait pris, au tout début de son mandat en janvier 2017, un décret migratoire extrêmement contesté qui interdisait l'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de plusieurs pays à majorité musulmane. Dans sa dernière version, validée le 26 juin par la Cour suprême après de nombreuses péripéties judiciaires, ce décret ferme les frontières américaines aux citoyens du Yémen, de Syrie, de Libye, d'Iran, de Somalie, mais aussi de Corée du Nord et dans certains cas du Venezuela.
Cette décision risque de déclencher une bataille judiciaire. La puissante organisation de défense des libertés civiques ACLU a immédiatement réagi. "La loi américaine autorise spécifiquement les individus à demander l'asile, qu'ils soient arrivés ou non à travers un point d'entrée", a déclaré, dans un communiqué, Omar Jadwat, responsable de l'ACLU. "Il est illégal de contourner ce principe, via une agence ou un décret", a-t-il estimé. La semaine dernière, lors d'une déclaration consacrée à l'immigration peu avant les élections de mi-mandat, le président Trump avait annoncé qu'il signerait un décret sur le sujet.
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