Italie : Amnesty dénonce des cas de "torture" de migrants par des policiers

L'organisation Amnesty International a affirmé dans un rapport ce jeudi 3 novembre, que des policiers italiens ont eu recours à des pratiques "assimilables à de la torture" pour obtenir les empruntes digitales de migrants. Un rapport qui rend l'Union européenne en partie responsable de cette situation en déclarant que celle-ci exerçait des "pressions" sur l'Italie afin qu'elle se "montre plus dure envers les migrants et les réfugiés".

Sur 24 témoignages de mauvais traitements recueillis par Amnesty sur un total de 170 entretiens, quinze font état de coups donnés, notamment avec des matraques électriques, comme l'a raconté ce jeune Soudanais : "ils ont utilisé une matraque électrique plusieurs fois sur ma jambe gauche, puis sur la droite, ma poitrine, mon ventre. J'étais trop faible pour résister, à ce moment-là, ils ont pris mes deux mains" pour obtenir les empreintes digitales.

Une enquête indépendante

De nombreux migrants refusent en effet d'être identifiés une fois sur le sol italien, afin de pouvoir obtenir une demande d'asile dans le pays européen de leur choix. Selon le coordinateur de ce rapport, la politique des "hotspots" pour faciliter l'identification des migrants à leur arrivée sur le sol européen, conduit certains policiers italiens à des "abus choquants".

Au regard de plusieurs récits témoignant d'un violence "assimilable à de la torture" de la part de la police italienne, Amnesty International juge indispensable qu'une enquête indépendante soit diligentée, en précisant tout de même que "le comportement de la plupart des policiers reste professionnel et que la grande majorité des prises d'empreintes digitales a lieu sans incident".