Des signes montrent en tout cas la fin de ce cycle extraordinaire de croissance économique, qui restera comme l'un des plus longs depuis la guerre. Le premier de ces signes, c'est la forte chute des ventes de détail au mois de décembre, en principe un mois où la consommation est évidemment forte à cause des fêtes : -1,2%. Et dans certains catégories de biens comme les voitures, la chute est de 1,7%, c'est le chiffre le plus mauvais depuis près de 20 ans.
L'autre signe, c'est la montée des défaillances dans les remboursements de crédit automobile. Cet indicateur est très important, c'est le même, appliqué aux crédits immobiliers, qui avait donné le coup d'envoi de la crise des subprimes, en 2007. Cette fois-ci, il y a 7 millions d'Américains qui ont plus de 90 jours de retard dans le paiement de leurs échéances, on n'a pas vu cela depuis 2011.
Oui, sans aucun doute, c'est un double avertissement sur leur santé financière. Le troisième signe est d'un tout autre ordre : c'est une bizarrerie qu'on observe sur les marchés financiers. Le taux des emprunts à court terme est désormais plus faible que celui des crédits à 5 ans, alors qu'en bonne logique ce devrait être le contraire. On appelle cela l'inversion des taux. À chaque fois que cela se produit, une récession intervient dans les 12 mois qui suivent. Et cela ne serait pas étonnant, après quasiment dix ans de croissance continue aux États-Unis.
Mais est-ce si embêtant pour nous, que les États-Unis entrent en récession ? Leur poids dans l'économie mondiale n'est plus le même qu'avant, mais le problème, c'est que toutes les zones ralentissent en même temps. De son côté, la Chine est tombée à 6% de croissance, ce qui est médiocre. La zone euro, avec l'Italie et l'Allemagne, est en quasi-récession, alors que le Royaume-Uni est faiblard et s'apprête à prendre le choc du Brexit.
Tout cela nous dessine une année 2019 qui ne devrait pas être flambarde. Si on additionne Chine, États-Unis et Europe, on n'a pas loin des deux tiers de l'économie mondiale qui voient leur activité ralentir.
C'est tout le problème. Nous ralentissons, alors que les stimulateurs marchent déjà à plein régime. Aux États-Unis, Donald Trump dépense à pleins coffres, le déficit budgétaire devrait atteindre 1.000 milliards de dollars l'année prochaine, à cause des baisses d'impôts et de l'augmentation des dépenses militaires, considérable. On ne voit pas comment il pourrait faire plus pour relancer. En Chine, c'est pareil, l'économie est déjà sous perfusion d'anabolisants depuis des années, sous la forme de dettes énormes. Là encore, on voir mal comment aller plus loin.
Quant à la zone euro, elle a des marges de manœuvre budgétaire, car la quasi-totalité des états ont réduit leurs déficits - en fait, tous sauf la France. Mais c'est côté politique monétaire qu'il n'y a plus de marge. Voilà des années que la banque centrale européenne prête à très faible coût, et pourtant, l'activité ralentit. En résumé, on ne sait plus très bien où trouver le carburant dont nous aurons besoin pour ne pas tomber en panne au cours de l'année 2019.
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