Les chiffres sont terrifiants. La population italienne a encore diminué de 90.000 personnes l’année dernière, alors que le nombre de naissance, 450.000 en 2018, était le plus bas du siècle. Ajouté à cela, le pays fait face à une émigration massive. 160.000 Italiens ont quitté la péninsule l’année dernière, c’est le chiffre le plus élevé depuis près de quarante ans.
Quels sont les italiens qui s’en vont ? Rien à voir avec les grandes vagues d’émigration du XXe siècle, qui voyaient le départ de pauvres, de non-qualifiés, vers les autres pays d’Europe et les États-Unis.
Il s’agit pour beaucoup de jeunes diplômés, découragés par un taux de chômage de 33% et par l’accès très difficile aux carrières lorsqu’on n’a pas les bons réseaux. C’est un véritable drain pour l’économie du pays.
Depuis 2015, date où la population avait atteint son niveau le plus élevé, la population active a chuté de 560.000 personnes, alors que les retraités ont vu leurs rangs grossir exactement du même nombre. C’est un choc démographique d’une violence considérable.
En réalité, cause et conséquence s’entretiennent mutuellement. L’effondrement de la population active par rapport au nombre de retraité explique le creusement de la dette, sans doute, et la faible croissance. Mais à l’inverse, la faible croissance est aussi l’un des facteurs qui pousse la jeunesse à s’exiler.
Le pays est repassé en récession, au second semestre de 2018. Il est toujours à un niveau de PIB inférieur de 5% à celui d’avant la crise, il y a dix ans. Pas un pays développé au monde n’affiche une performance si mauvaise. La Commission européenne vient d'abaisser ses prévisions à 0,2% pour l'année en cours.
Le Nord va plutôt bien, au-delà de la récession industrielle momentanée, il y a là des régions qui ont un PIB par tête parmi les plus élevés d’Europe. Mais en dessous de Rome, il n’y a quasiment plus d’activité sinon les commerces, eux-mêmes soutenus par les transferts, et en particulier le versement des retraites.
Les disparités entre les deux moitiés du pays n’ont jamais été aussi fortes. La crise les a creusées, et l’union monétaire aussi sans aucun doute, en condamnant toutes les industries méridionales, sous-compétitives. L’euro a aggravé les divergences à l’intérieur du pays..
Aucune chance. Leur programme économique n’a aucune chance de dynamiser l’Italie, puisqu’il s’agit de revenir sur une réforme des retraites jugée pénalisante et de créer une sorte de revenu universel.
En clair, il s’agit d’augmenter la redistribution et les transferts, sans soucier d’augmenter la production, qui sert quand même de base aux transferts. En gros, c’est la France, en pire. Il est probable que cela finisse mal. L’Italie est une bombe à retardement économique et politique au cœur de l’Europe.
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