Lenglet : "La méthode de rétorsion de Trump vis-à-vis de la Chine n'est pas la bonne"
ÉDITO - Le président américain Donald Trump veut infliger 60 milliards de dollars de redressement à ses "amis" chinois. Derrière les foucades, il y a un vrai problème : la prédation des technologies occidentales par l'Empire du Milieu.

Donald Trump a lancé jeudi 22 mars une véritable guerre commerciale contre la Chine. Cinquante 50 milliards d'euros de droits de douane sur les importations chinoises aux États-Unis : voilà ce qu'il a annoncé pour répondre à ce qu'il a désigné comme une "agression économique" de la part de la Chine.
Cela frappera les robots, les produits de technologies, les matériels de chemin de fer, l'aéronautique, tous les secteurs identifiés par la Chine comme stratégique à l'horizon 2025.
Avec le langage direct dont il est coutumier, le locataire de la Maison Blanche a dit à propos des Chinois : "Quand on négocie avec eux, il y a un petit sourire sur leur visage. Et ce sourire, ça veut dire : je ne peux pas croire qu'on ait autant profité des États-Unis depuis si longtemps".
Plus sérieusement, Donald Trump reproche d'abord à la Chine le plus gros déficit commercial de tous les temps, c'est-à-dire l'énorme différence entre les ventes de la Chine aux États-Unis et les flux inverses, beaucoup plus faibles. Il cible aussi le pillage des technologies américaines à leur profit, en achetant des entreprises des États-Unis, ou en extorquant aux entreprises américaines qui vendent en Chine, en contrepartie, du transfert de technologies.
Même si la méthode de rétorsion qu'utilise Trump n'est pas forcément la bonne, ces reproches sont parfaitement justifiés. La Chine est montée en gamme grâce à la naïveté sans fond des Occidentaux qui, pour accéder au plus grand marché du monde, ont cédé leurs savoir-faire. Et c'est vrai que les Chinois multiplient les acquisitions de pépites technologiques.