C'est une rencontre très attendue aux États-Unis, celle entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Les deux dirigeants se retrouveront mercredi 16 juin à Genève. Parmi les enjeux de cette entrevue, le sort de deux prisonniers américains : un pour une altercation avec la police russe, l’autre est accusé d’espionnage. Leurs familles comptent sur Joe Biden pour obtenir leur libération.
Paul Whelan est prisonnier en Russie depuis deux ans et demi. Mercredi sera d'ailleurs un anniversaire particulier pour cet ancien Marine condamné à seize ans de prison puisque cela fera 900 jours qu'il est enfermé. Quand il a été arrêté en décembre 2018, il dirigeait la sécurité d’un groupe américain de pièces détachées. Selon son frère, il était en Russie pour assister au mariage d’un ancien camarade de l’armée, mais pour Moscou, il serait un espion. Dans un message audio adressé à ses parents, il supplie le président américain de le faire sortir. Il serait entre autres très inquiet de la propagation du coronavirus dans la prison.
Le deuxième prisonnier s’appelle Trevor Reed. Ancien Marine lui aussi, âgé de 29 ans, il a été arrêté en juillet 2019 après une soirée trop arrosée, avec sa petite amie russe et des collègues de cette dernière. Embarqué par la police russe, il se serait montré violent, selon Moscou. Il a été condamné à neuf ans de prison.
Lors de cette rencontre, Joe Biden a des chances d'obtenir leur libération, si l'on en croit Vladimir Poutine. La question lui a été posée lundi lors d’une interview à la chaîne de télévision NBC, à laquelle il a répondu "oui oui, bien sûr". En revanche, cela ne sera évidemment pas un acte de bonté gratuit et les équipes diplomatiques des deux leaders ont sans doute déjà réglé les modalités.
Le président russe souhaite un échange de prisonniers pour "raisons humanitaires". Il affirme que la liste des prisonniers russes aux États-Unis est plus longue que celle des prisonniers américains en Russie. Il a notamment évoqué le nom de Konstantin Iarochenko, un pilote russe condamné pour trafic de drogue. Le nom de Victor Bout, un trafiquant d’armes est également cité. Pour ceux qui l'ont vu, Nicolas Cage a interprété son histoire dans le film Lord of war.
Aux États-Unis, une grande partie de la classe politique estime que ces deux prisonniers sont en réalité des otages. Paul Whelan le pense également. Il a ainsi fait passer un message audio, via sa famille, dans lequel il clame son innocence et implore Joe Biden de mettre "un terme à ce cas épouvantable de diplomatie des otages". Les élus, qu’ils soient démocrates ou républicains demandent au chef de la Maison-Blanche d’être très ferme sur ce dossier. Certains voudraient même que la libération soit un préalable à la tenue du sommet.
S’il a laissé un espoir pour la libération les prisonniers américains, Vladimir Poutine s’est montré très dur avec Trevor Reed, arrêté après une soirée arrosée. Au cours de l’interview avec NBC, il l’a traité "d’ivrogne et de fauteur de trouble". Les prochaines heures seront cruciales pour ces deux dossiers, mais en tout cas, il y a un parfum de guerre froide.