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Le sergent américain qui a sauvé trois pilotes français
Greggory Swarz, 30 ans, a reçu la Légion d'honneur des mains du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian au salon du Bourget.
Jean-Yves Le Drian remet la Légion d'honneur au sergent américain Greggory Swarz
Crédit : MIGUEL MEDINA / AFP
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La France décore un héros américain. Le sergent Greggory Swarz a reçu la Légion d'honneur ce lundi 15 juin, pour avoir sauvé trois aviateurs français au péril de sa vie, lors du crash d'un F-16 grec en janvier en Espagne. "J'ai juste essayé de faire de mon mieux", a réagi, modeste, le jeune militaire.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lui a remis la médaille de chevalier au salon aéronautique du Bourget, en présence du commandant de l'US Air Force en Europe le général Frank Gorenc. Trois autres sergents et un caporal américains, qui avaient participé aux secours, ont reçu la médaille de la défense nationale.
Neuf aviateurs français tués
Le F-16 grec s'était écrasé au décollage, lors d'un exercice international à Albacete, dans le sud-est de l'Espagne. Il avait fauché les pilotes et les mécaniciens qui s'affairaient autour des avions sur le tarmac, tuant neuf aviateurs français.
"J'ai juste entendu l'explosion et vu des gens courir (...) Il y avait un énorme mur de feu", se rappelle le sergent Swarz, 30 ans, stationné actuellement près de Cambridge en Grande-Bretagne. "Ma première réaction a été de partir en courant puis j'ai essayé de penser, de rester rationnel et de me souvenir que c'était la zone où tous les Italiens et les Français se trouvaient".
Le jeune sergent "a vu des choses horribles"
"Je suis alors parti dans cette direction (...) En m'approchant, j'ai réalisé qu'il y avait des gars qui pouvaient encore être sauvés. J'en ai sorti un, l'ai fait rouler au sol pour éteindre les flammes, suis retourné en sortir un deuxième (...) puis un troisième", raconte le sergent. "La dernière personne qu'on a sortie avait perdu une main, j'ai pris ma ceinture pour lui faire un garrot".
"La chaleur était terrible. Je ne pouvais plus respirer (...) J'ai vu des choses horribles dont je peux difficilement parler", se souvient Greggory Swarz, visiblement encore sous le choc.
Jean-Yves Le Drian a salué le "courage hors du commun" du sergent Swarz et la bravoure de ses compagnons d'armes. "Vous partagez avec les armées françaises des valeurs communes de solidarité, d'excellence". Le ministre de la Défense a rappelé qu'aviateurs français et américains interviennent ensemble contre le groupe État islamique en Irak.
