Une semaine après avoir annoncé la fermeture de son delphinarium, le Parc Astérix annonce à RTL avoir d’ores et déjà effectué tous les transferts en Europe.
Ces transports risqués ont eu lieu sur 3 jours. Deux dauphins ont été transportés en avion-cargo jusqu’en Suède au Kölmarden Djurpark, le 23 janvier dernier. Trois autres, le 30 janvier, ont été envoyés au Mundomar à Benidorm en Espagne et enfin les deux derniers le 31 janvier à l'Oceanografic de Valence, en Espagne également.
"Aujourd'hui, on est surtout dans l'émotion et la tristesse", a indiqué à RTL Nicolas Kremer, directeur général du Parc Astérix. Et de préciser : "Je voudrais couper court à un bruit qui dit que nos dauphins ont été vendus, ce qui n'est absolument pas le cas puisque c'est quelque chose qui est totalement interdit". De plus, Nicolas Kremer indique que les frais de transports ont été à la charge du Parc Astérix.
Ces opérations rares et délicates ont été menées sous étroite surveillance vétérinaire. Ces transferts "se sont faits par groupes d’animaux présentant des affinités pour respecter le lien social indispensable à ces mammifères marins", détaille le parc qui a souhaité rester discret pendant cette période.
Malheureusement, un mammifère prénommé Femke a dû être euthanasié. Le dauphin de 39 ans souffrait depuis 4 ans du syndrome de Cushing, une maladie neurodégénérative incurable. Elle devait être transférée vers le parc Planète Sauvage en France, mais la direction explique que son état de santé s’était fortement dégradé ces dernières semaines et qu’elle ne s’alimentait presque plus.
Les vétérinaires ont jugé qu’elle ne pouvait être transportée et ont dû abréger ses souffrances. "On a accompagné sa fin de vie avec l'ensemble des soigneurs du parc", a précisé Nicolas Kremer
Fortement opposées aux delphinariums, les associations ont souvent dénoncé les pratiques du Parc Astérix, notamment avec des actions médiatiques dans les gradins. Ce choix de transferts dans d’autres delphinariums a également été fortement critiqué.
Sur RTL, Christine Grandjean, la présidente de l'association C'est assez, dénonçait ces transferts : "Pour le parc c’est une bonne nouvelle, pour les dauphins ce n’est pas une bonne nouvelle parce que, non seulement, ces dauphins vont continuer leur captivité dans d’autres bassins, mais vont subir aussi un traumatisme de transfert par avion et camion. Ils vont atterrir dans d’autres delphinariums avec des individus qu’ils ne connaissent pas et seront séparés de leurs soigneurs et de leurs amis. Ce n’est ni une bonne nouvelle ni une victoire".
Les associations, comme One Voice Animal, souhaitaient plutôt que le parc transfère ces dauphins vers des sanctuaires en mer et dénoncent une décision précipitée et purement économique.
La direction du parc rétorque que ces sanctuaires marins ne sont qu’au stade de projet et qu’il s’agit d’enclos en mer. Elle ajoute également que "le choix des delphinariums européens a été validé par des experts scientifiques et des études concernant le bien-être de ces dauphins nés en delphinariums ou y vivant depuis près ou plus de 30 ans."
"Les delphinariums où on a choisi de les transférer sont des delphinariums qui sont tous adhérents à l'association européennes des mammifères marins. Donc on était sûrs que dans ces delphinariums nos dauphins auraient de très bonnes conditions d'accueil", a souligné Nicolas Kremer.
C'est également une décision économique forte qui a été prise puisque c'était, après la montagne russe Oziris, le deuxième lieu le plus fréquenté du parc Astérix. Un visiteur sur deux venait assister aux spectacles avec les dauphins. Une dizaine de personnes, dont plusieurs soigneurs, travaillaient avec ces mammifères au quotidien. Les ressources humaines leur ont proposé un reclassement et une formation en interne.
Le Parc Astérix vient d’ailleurs de lancer un appel à projet pour utiliser l’espace laissé libre par le delphinarium pour créer un autre spectacle sans animaux. 2.000 personnes peuvent prendre place dans les gradins du théâtre de Poséidon.
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