Le 19e sommet de la Francophonie commence ce vendredi 4 octobre à Villers-Cotterêts. Et la France ne semble pas être le futur de cette francophonie... Ce sera plutôt l'Afrique. Et même son présent, car aujourd’hui le premier pays francophone du monde, ce n’est plus la France et ses 68 millions d’habitants, mais la République Démocratique du Congo qui en compte 109. Conséquence : aujourd’hui la ville francophone numéro 1 au monde, c’est Kinshasa devant Paris. En troisième place, une autre capitale africaine : Abidjan.
Il y a deux raisons à cela. La première est démographique. En Afrique, pas besoin d’en appeler au réarmement, cher au président Macron. Résultat, entre 2018 et 2022, on y a enregistré une hausse de 15% des personnes qui parlent le français au quotidien. Aujourd’hui, deux Francophones sur trois vivent en Afrique, Maghreb compris, et au Proche-Orient. Et, à ce rythme démographique, en 2050, 85% des Francophones seront Africains.
Dans beaucoup de pays africains, il y a différentes ethnies et plusieurs dialectes. Par exemple, en République Démocratique du Congo, il y en a plus de 200 différents. Donc deux Congolais qui n’ont pas la même langue maternelle ne vont pas forcément se comprendre. Voilà pourquoi le français, la langue officielle du pays, est une sorte de trait d’union. Pour le business comme pour les mariages mixtes. Bref, si la France a quitté l’Afrique, le Français lui y est toujours. Et il se nourrit de l’Afrique !
Chaque pays d’Afrique métisse le français avec des expressions typiquement locales. Et avec les réseaux sociaux, elles arrivent très vite chez nous et rentrent souvent dans le langage des jeunes grâce au rap qui les intègre. Un bon exemple, c’est le verbe "s’enjailler", rentré dans le Larousse en 2016. "S’enjailler", ça veut dire "s’amuser".
À la base, c’est du nouchi, l’argot ivoirien qui a pris le verbe anglais "enjoy" et l’a francisé pour en faire "enjailler". Un peu comme au Québec où c’est la spécialité. Là-bas par exemple, "cacahuète" se dit "pinote" de l’anglais "peanuts".
Depuis les années 2010, il en rentre en moyenne trois ou quatre par an dans le Robert et le Larousse. Comme "go" et "djo", ça veut dire "jeune fille" et "mec", qu’on retrouve dans les chansons d’Aya Nakamura. Ou "brouteur" (cyberescroc), "babtou" (blanc, occidental), "alphabète" (qui sait lire et écrire) et dernier en date entré cette année, "tchiper". À savoir exprimer sa désapprobation en émettant ce son avec la bouche, en serrant les dents avec un bruit de succion.
Non, pour le français, ce n’est pas du grand remplacement, mais du grand enrichissement. Pour rappel, environ 13% des mots du dictionnaire sont d’origine étrangère, depuis déjà longtemps.
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