Un journaliste français espion pour le bloc de l'Est. "L'Obs" révèle que l'un des piliers du "Canard Enchaîné", Jean Clémentin, a travaillé pour les services secrets tchécoslovaques dans les années 1960. À cette époque, le pays faisait partie de l'Union soviétique. L'hebdomadaire s'appuie sur les travaux d'un historien tchèque Jan Koura qui cite un dossier du StB, le service de renseignements tchécoslovaque.
Entre 1957 et 1969, "Pipa" (son nom de code) a "remis pas moins de 300 notes, au cours de 270 rencontres en France et à l’étranger. Il a également participé activement – et consciemment – à trois opérations de désinformation, en publiant dans "Le Canard enchaîné" des articles conçus par la StB", affirme l'enquête. "Il a même été envoyé à Londres et à Bonn par le service secret dans le but de récolter des renseignements."
D'après l'hebdomadaire, lors de sa couverture de la guerre d'Indochine (1946-1954), le journaliste aurait détesté les méthodes de l'armée coloniale française. Il se serait ainsi rapproché du bloc de l'Est via un membre de l'ambassade tchécoslovaque à Paris, qui deviendra son officier traitant. Au-delà des convictions politiques, l'argent n'est pas étranger à cette collaboration. "Il aime l’argent", écrira son officier traitant, relevant que l'homme déjà marié à deux reprises, qui revendique avoir "cinq maîtresses", n'a pas les revenus suffisants pour subvenir à son train de vie. "L'Obs" chiffre à 23.600 francs (soit 40.000 euros) le montant reçu par Jean Clémentin pendant les cinq premières années de collaboration. Est évoquée également, "une maison à Meudon, dans la banlieue bourgeoise de la capitale".
Si la Direction de la surveillance du territoire (ancêtre de la Direction générale de la sécurité intérieure), avait des doutes, aucune poursuite n'a été déclenchée à l'encontre du journaliste du "Canard". L'actuel directeur du journal satirique Nicolas Brimo a affirmé à l'AFP : "Nous ne sommes évidemment pas au courant, nous sommes sidérés". Il a ajouté que "s'il y avait quelque chose de plus à ajouter, nous le ferons dans notre journal".
Jean Clémentin a pris sa retraite en 1989, vingt ans après sa dernière rencontre avec un officier de la Tchécoslovaquie. Aujourd'hui âgé de 98 ans, le journaliste ne craint aucune poursuite car les faits révélés sont prescrits.
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