INVITÉE RTL - "Je suis extrêmement déçue" : Golshifteh Farahani déplore le manque d'engagement du festival de Cannes

Elle est devenue, depuis plusieurs mois, l'une des voix du mouvement Femme, Vie, Liberté dans le monde. L'actrice iranienne Golshifteh Farahani, qui présente au micro de RTL le film Roqya en salles le 15 mai, évoque son engagement et déplore notamment le silence du Festival de Cannes qui se prépare. 

"Je suis devenue l'écho des voix des gens qui n'ont pas de voix", explique-t-elle en évoquant le cas de Toomaj Salehi, rappeur condamné à mort en Iran pour avoir soutenu le mouvement de contestation né après la mort de Mahsa Amini, détenue par la police des mœurs pour avoir enfreint le strict code vestimentaire imposé aux femmes. "Ce sont tous les artistes du monde qui doivent se mobiliser, car quand on veut exécuter un artiste, on exécute l'art. Si moi, je ne crie pas, qui va crier ?"

À une semaine de l'ouverture du Festival de Cannes, l'actrice regrette une forme de silence dans un contexte international tendu. "Je suis extrêmement déçue, affirme-t-elle. Une part des responsabilités d'un festival comme Cannes est d'alerter, d'être un miroir, de mettre en valeur les combats des gens. Mais j'ai l'impression que cette année, ils ont choisi de se mettre à part, de se protéger. On dirait qu'on veut juste oublier, faire l'autruche". 

L'actrice vit en exil depuis une quinzaine d'années après avoir réussi à fuir son pays. "Je rêve de rentrer en Iran, mais l'un de mes pires cauchemars est d'être dans un avion à destination de l'Iran", raconte-t-elle.