Guerre en Ukraine : que sont devenus les soldats nord-coréens, la "chair à canon" de Moscou ?

Leur présence n'a jamais été annoncée officiellement, ni par Moscou, ni par Pyongyang. Mais les premiers soldats nord-coréens seraient arrivés en Russie à la fin de l'année dernière. Volodymyr Zelensky, président ukrainien, évoquait d'ailleurs leur présence en décembre. "Les Russes ont commencé à utiliser des soldats nord-coréens en quantité notable. Ils sont intégrés dans des unités d'assaut et combattent dans la région de Kursk. Il y a déjà des pertes conséquentes", avait-il assuré.

Plusieurs mois plus tard, ces soldats sont toujours présents en Ukraine. Et selon l'armée sud-coréenne, de nouvelles troupes sont arrivées en Russie depuis. Au total, 3.000 hommes supplémentaires combattent désormais en Ukraine. Ils viennent donc s'ajouter aux 11.000 soldats déployés depuis la mi-octobre. 

Cependant, il s'agit de troupes peu formées à la guerre moderne. La Corée du Nord n'a, en effet, plus combattu depuis plusieurs dizaines d'années. Mais pour la Russie, qu'importe. Moscou les envoie à l'avant des combats et parle même de "chair à canon". Les Nord-Coréens partent par salve de 50 à 150 hommes et servent de leurres aux drones ukrainiens.

De nombreuses victimes

Ce qui explique, notamment, le nombre élevé de victimes. Il y aurait environ 3.000 soldats décédés ou hors d'état de combattre, soit un quart du premier contingent envoyé en Russie. Conséquence, les Nord-Coréens ont été retirés temporairement du front, ces dernières semaines, afin de réorganiser les troupes sur le terrain. Ils sont désormais de retour.

Il y a eu, aussi, au début du déploiement des soldats de Pyongyang, des problèmes de langue. Huit combattants tchétchènes se battant aux côtés des Russes en ont fait les frais, puisque des soldats nord-coréens ont ouvert le feu sur eux après avoir mal compris les ordres qui leur avaient été donnés. 

Outre les soldats morts ou blessés, certains ont même été capturés. C'était le cas de deux jeunes combattants très peu formés, en février. Mais si ce type de capture se fait rare, c'est qu'ils ont ordre de se suicider avant. C'est ce qu'a affirmé un député sud-coréen, ce dernier mettant en avant des documents retrouvés sur le corps de soldats. L'armée ukrainienne a d'ailleurs affirmé que lors d'un assaut, un des soldats nord-coréens se serait fait sauter avec une grenade.

La Corée du Sud explique également que des menaces planent sur les familles restées en Corée du Nord. Si un de leurs proches est capturé ou s'il déserte, ils risquent ainsi un aller vers un camp de travail. 

Quant aux corps des soldats tués, ils ne sont pas ramenés au pays par crainte d'une possible rébellion à Pyongyang. 

Un partenariat Moscou-Pyongyang

Ce partenariat entre la Russie et la Corée du Nord est le fruit d'un partenariat stratégique passé en juin 2024 entre les deux pays. Moscou peut ainsi envoyer plus de soldats sur le champ de bataille et peut se permettre d'en perdre jusqu'à 2 000 par jour. Cet accord comprend aussi la fourniture de munitions et de matériel militaire, comme des missiles, des canons, des lance-roquettes. 

Côté nord-coréen, c'est l'occasion, pour les soldats de Kim Jong-un, d'acquérir une expérience de la guerre moderne, avec, notamment, l'usage de drones. Ils bénéficient dans le même temps d'un échange de technologies pour se moderniser. 

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