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Guerre en Ukraine : pourquoi la neutralité de la Suisse passe mal en Europe

ÉCLAIRAGE - La décision de la Suisse de jeter de vieilles batteries de missiles alors que l'Europe peine à fournir suffisamment d'armes à l'Ukraine passe mal en Europe.

Illustration de batteries de missile Rapier de l'armée britannique
Illustration de batteries de missile Rapier de l'armée britannique
Crédit : ADRIAN DENNIS / AFP
GUERRE EN UKRAINE - La Suisse préfère détruire des batteries de missile plutôt que de les envoyer à Kiev
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Jean Lechemier
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La déchetterie plutôt que le front ukrainien. La décision de la Suisse de jeter de vieilles batteries de missiles alors que l’Europe peine à fournir suffisamment d’armes à l’Ukraine passe mal en Europe. Berne vient en effet d’annoncer qu’elle se débarrassait d’une soixantaine de batteries de missiles Rapier jugés obsolètes. Obsolètes, ça dépend pour qui. À Kiev, ces systèmes de défense sol-air auraient été bien utiles pour la défense ukrainienne, et pour abattre les drones iraniens utilisés par Moscou notamment. 

Depuis le début du conflit, la Suisse refuse systématiquement à n’importe quel pays de réexporter des armes suisses vers l’Ukraine. C’est dans la loi. Et la Suisse s’y tient. Là, techniquement, les Rapier ont été fabriqués en Grande-Bretagne. Donc Berne pouvait tout à fait décider de les renvoyer au fabricant. Et fermer les yeux sur une possible réutilisation en Ukraine. 

Mais le gouvernement n’a visiblement même considéré cette option enrage le vice-président de la commission de sécurité du Parlement suisse Francois Pointet. "Alors maintenant que tout le monde est au courant, peut-être que Londres va finalement demander à récupérer les batteries de missiles", dit-il. "Mais ça paraît peu probable. La Suisse a déjà commencé à les démonter".

Malaise entre Berne et Bruxelles

C’est une nouvelle illustration de cette incompréhension grandissante entre la Suisse et l’Union européenne. L'UE a du mal à comprendre que la Suisse s’en tienne à une vision rigoriste de la neutralité. Surtout quand on sait que Berne ne met pas forcément le même zèle pour geler les avoirs des oligarques russes. François Pointet demande un peu de temps pour que la Suisse s’adapte à la nouvelle réalité géopolitique : mais l’Europe aura-t-elle la même patience ? L’Allemagne, l’un des principaux partenaires économiques de la Suisse, a déjà dit qu’elle n’achètera plus d’armes à son voisin dans ces conditions.

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