En Ukraine, c'est un jour symbolique à double titre. Cela fait aujourd'hui six mois que la guerre a éclaté. C'est aussi le 31ᵉ anniversaire de l'indépendance du pays, après la dislocation de l'U.R.S.S. Un jour férié qu'aucun Ukrainien n'a vraiment envie de célébrer. D'autant que sur le champ de bataille, après 180 jours de conflit, on peut le dire, le conflit s'enlise.
Une forme d'équilibre entre les deux camps s'est créée sur le champ de bataille par endroits. Dans le Donbass notamment, l'armée russe tente des offensives. L'Ukraine au Sud-Est du pays, elle, tente quelques contre-offensives. Kherson, par exemple. Mais pas d'opération d'ampleur. Ces dernières semaines, il y a bien eu des frappes ciblées, quotidiennes, et meurtrières, pour maintenir une forme de pression.
Mais l'enlisement, un enlisement qui se prolonge, est le scénario le plus probable aujourd'hui. Deux armées qui se neutraliseraient dans les jours, les mois, peut-être même les années à venir. La Russie espère que les pays occidentaux réduiront leur soutien à l'Ukraine. Poutine table là-dessus, que les Français, les Américains ou les Anglais craquent, rattrapés par les difficultés économiques, le prix de l'énergie.
Les Ukrainiens, eux, sont habités par la défense de leurs terres. Un sentiment patriotique très fort. Le climat pourrait modifier le rapport de forces : la pluie, le froid, l'hiver. La population ukrainienne qui aura bientôt du mal à se chauffer. Et les soldats des deux camps ne voyant pas d'issue dans leur tranchée.
Volodymyr Zelensky le craint : il faut redouter des "provocations russes répugnantes". Des frappes ciblées, en tout cas des frappes qui toucheraient des civils. Il y a d'ailleurs eu une alerte aérienne tôt ce mercredi 24 août à Kiev. La crainte d'un déluge de tirs de missiles, d'artillerie, pouvant tomber partout dans le pays. Les fonctionnaires, à Kiev notamment, ont ordre de ne pas sortir de chez eux.
Et sur le front, depuis plusieurs semaines, il n'y a pas eu d'offensive de grande ampleur de la part de l'armée russe dans le Donbass. Même si quelques villages ont été conquis, ils n'ont plus de contre-offensive d'ampleur de la part de l'armée ukrainienne, alors qu'elle est attendue dans le Sud-Est, à Kherson.
Enlisement, gel des positions. C'est ce que constatent les experts militaires. Mais il faut comprendre que ça ne veut pas dire qu'on ne se bat plus. Les Russes continuent chaque jour à bombarder le pays, selon Washington. Mais ce ne serait pas suffisant. Du moins pas de nature à faire évoluer le front. Ça détruit, mais ça n'avance pas.
Impossible de donner un chiffre. C'est propagande contre propagande. Selon les sources, de 30.000 à 80.000 morts de chaque côté depuis six mois. Ce qui est certain, c'est que c'est un bilan qui correspond à celui d'une guerre à haute intensité, un engagement majeur avec une moyenne de plusieurs centaines de morts par jour dans les deux camps.
Malgré tout, est-ce qu'il y a une porte de sortie, un petit espoir de négociation ? À ce stade, on ne voit pas bien comment Vladimir Poutine n'a pas atteint ses objectifs de conquête. L'Ukraine, elle, veut récupérer ce qu'elle a perdu 20 % de son territoire depuis le 24 février. Il y a des initiatives de la part de la Turquie notamment, qui a l'oreille des deux camps, mais sans résultat à ce stade.
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