Guerre en Ukraine : "Il n'y a plus aucun espace de liberté en Russie", affirme l’ancienne ambassadrice de France à Moscou

Ce samedi 15 mars, le Journal inattendu de RTL était entièrement consacré à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine. Pour l’occasion, Sylvie Bermann, ancienne ambassadrice de France à Moscou de 2017 à 2019, s’est entretenue avec Macha Méril, actrice et écrivaine d'origine russe.

"Il n'y a plus aucun espace de liberté en Russie", a affirmé Sylvie Bermann, prenant l’exemple des médias libres qui ne peuvent plus faire le travail depuis plusieurs années. De son côté, Macha Méril, présidente d'honneur d'un festival de cinéma russe, a expliqué que le septième art est "une bouffée de liberté pour les cinéastes", qui ont, pour la plupart, "pris position contre la guerre". Les artistes qui se sont dressés face à Poutine "sont malheureusement obligés de s'exiler", explique-t-elle, à l’image de Kirill Serebrennikov, venu en Allemagne, ou Andreï Zviaguintsev, en France.

Tous les membres de la famille de la cinéaste de 84 ans sont partis de Russie "ce n'est tout simplement pas vivable ce manque de liberté totale et d'expression, ils sont sevrés. Ils n'ont plus rien". 

Un risque de révolution ?

L’ancienne ambassadrice de France à Moscou explique qu’"il y a un fossé générationnel" en Russie vis-à-vis de Vladimir Poutine : "Les gens de sa génération se sont sentis humiliés, frustrés par la chute de l'Union soviétique et de devenir un pays qui n'est plus respecté. (...) Je pense que ceux-là soutiennent cette volonté impérialiste en réalité de Vladimir Poutine". 

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"En revanche, ajoute-t-elle, les jeunes qui ont connu l'Ukraine comme un pays étranger n'ont pas du tout ça, ils sont plus libres, ils ont accès à des sources d'informations étrangères. Il y a ceux qui ont quitté le pays, il y a ceux qui sont opposés et qui sont en prison. Et les autres font un peu le gros dos en attendant que ça passe."

Alors que Vladimir Poutine est au pouvoir depuis 1999 et a changé la Constitution pour rester en poste jusqu’en 2036, la question de la démocratie se pose clairement. Ce n’en est pas une selon Sylvie Bermann : "Il y a des élections, mais comme il n'y a pas d'opposants, de candidats alternatifs, c'est une forme de plébiscite plus qu'une véritable élection."

Macha Méril va même plus loin en indiquant "croire à une révolution" car "ils ne sont pas contents. Mais le peuple russe est fait comme ça. Il encaisse, il encaisse, il encaisse, et puis tout d'un coup, on fait une grande révolution". L’ancienne ambassadrice nuance en soulignant que les quelques tentatives de rébellion ont été "extrêmement limitées", notamment avec la mort d’Alexeï Navalny, et que la suite n’a pas été plus joyeuse.

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