L'Ukraine est dans le flou. Ce samedi 20 mai, le groupe paramilitaire Wagner a revendiqué la victoire à Bakhmout dans l'est du pays. Confirmé par le Kremlin, Vladimir Poutine a déjà félicité les mercenaires et l'armée russe. Kiev se contentait jusqu'à présent d'évoquer une "situation critique".
"Bakhmout est uniquement dans nos cœurs, il n'y a plus rien là-bas", a déclaré Volodymyr Zelensky au cours d'une conférence de presse, lors du sommet du G7 au Japon. Si la formule reste énigmatique, entre les lignes on pourrait donc comprendre que le président ukrainien ne dément pas la prise de la ville par Wagner. Ainsi, il confirmerait implicitement que les Russes détiennent la ville.
Les affrontements qui se jouent à Bakhmout durent depuis plus de 220 jours de combat et ont fait des milliers de morts de part et d'autre des lignes. Si l'intérêt stratégique de cette position reste encore à démontrer, une victoire apparait surtout comme symbolique. La milice Wagner a annoncé qu'elle laisserait la place à l'armée régulière russe à partir de ce jeudi 25 mai.
De leur côté, les Ukrainiens n'abandonnent pas la région. Ils ont d'ailleurs repris plusieurs positions autour de Bakhmout ces derniers jours. Kiev annonçait toutefois que la ville ferait partie des zones à "reconquérir". Peut-être lors de cette contre-offensive ukrainienne tant annoncée mais qui n'a pas encore commencée.
Si face aux déclarations ambiguës de Volodymyr Zelensky, un doute était permis, son porte-parole, Serguiï Nykyforov, a reprécisé dans un post publié sur Facebook que le président ukrainien n'avait pas confirmé la capture de la ville de Bakhmout par les forces russes.
Le sujet est bien évidemment au cœur des discussions du sommet du G7, à Hiroshima. "Il appartient aux autorités ukrainiennes de dire l'évolution sur le terrain de leurs forces et je resterai à ce stade, pour ma part, extrêmement prudent", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse ce dimanche 21 mai, tout en rappelant que la présence de son homologue ukrainien est une "manière de bâtir la paix".