Guerre en Ukraine : "À peine 15% des soldats veulent faire cette guerre", raconte sur RTL un déserteur russe

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) redoute un hiver meurtrier pour des millions d'Ukrainiens. En cause, les frappes russes ayant endommagé de nombreuses infrastructures énergétiques en Ukraine, exposant les habitants à des coupures de courant régulières avec des effets dévastateurs sur le système de santé. 

Sur le terrain, à Kherson, les autorités ukrainiennes disent avoir découvert d'autres sites de torture utilisés par les Russes dans cette région qu'ils ont occupée durant des mois avant leur retraite forcée. Kiev accuse Moscou de crimes de guerre. 

La guerre, lui, Pavel l'a connu. Ancien soldat russe, il sort aujourd'hui un livre très dur contre le régime de Moscou : Zov, L'homme qui a dit non à la guerre (Editions Albin Michel), Il est ce qu'on appelle un déserteur. Il sait qu'il risque chez lui d'être exécuté. Il s'est donc enfui. Il n'avait pas d'autre choix. RTL l'a rencontré.

Pavel est patriote. La chair à canon, il sait ce que c'est, il en a été. Perdu au milieu de ces colonnes de blindés qui envahissent l'Ukraine le 24 février, il profite d'une blessure, d'une évacuation pour ne pas retourner sur le front et s'enfuir. "Les désertions étaient répandues dès le début de la guerre, en février et mars, "raconte-t-il.

"Quand j'ai été évacué du front après une blessure. Les autres soldats ne voulaient pas non plus y retourner. Les soldats n'ont pas peur de la guerre, mais ils ne comprennent pas l'utilité de cette guerre", assure Pavel. "Moi, je vous le dis, c'est à peine 15% des soldats qui veulent faire cette guerre".

Son témoignage, qu'il publie aujourd'hui dans un livre Pavel chez l'éditeur Odile Jacob, c'est un concentré de boue, de tirs, de peur, mais avant tout d'injustice et de révolte. Pourquoi cette guerre ? Pavel et les soldats qui brisent le silence sur les réseaux sociaux n'ont toujours pas la réponse.