Sur la vingtaine de collégiens croisés à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine), la majorité confie qu'ils leur arrivent d'évoquer le conflit en Ukraine. "Quand on entend des bruits dans le ciel, on dit souvent que c'est les avions que Poutine a ramenés. En fait, c'est un petit peu menaçant", confie une collégienne. "Ça inquiète tout le monde, parce que c'est un autre pays qui est touché. Forcément, il y aura des répercussions violentes", ajoute un autre.
Autant de propos qui illustrent ce chiffre. L'angoisse des jeunes face à l'actualité a atteint en 2024 son plus haut niveau : 31% d'après une enquête Ipsos. L'étude a été réalisée en fin d'année dernière. L'état du monde et les conflits y figuraient déjà comme étant le deuxième sujet d'actualité le plus stressant pour les jeunes : 41%. C'est onze points de plus qu'en 2021.
Cette inquiétude est encore plus présente chez les lycéens. Ils sont plus âgés, s'informent davantage sur leur téléphone. Il est donc plus difficile d'échapper à cette actualité. Pauline, par exemple, voit passer beaucoup de vidéos sur le conflit sur Instagram ou sur TikTok. "C'est tout le temps sur les réseaux sociaux et en fait, ça inquiète énormément les plus jeunes. On se pose aussi la question, est-ce qu'il y aura une troisième guerre mondiale, une guerre plus importante ? Oui, ça fait assez peur", confie la lycéenne de Courbevoie.
La question d'un retour au service militaire est également au cœur des discussions. "Ça peut commencer à nous inquiéter en se disant que ça peut potentiellement nous toucher directement, nous impacter et voir la France entrer en guerre. J'avais réfléchi avec mes parents, on en parlait, parce qu'à un moment, il y avait eu un débat sur le service militaire. On se pose des questions, par exemple, aujourd'hui, en tant que lycéen, dans une semaine, ou même dans un an, si ça continue comme ça, où est-ce qu'on sera ?", s'interroge Adème, élève de seconde.
Quand ce n'est pas entre amis, c'est en classe que les jeunes évoquent ces sujets et notamment en histoire-géographie. Pascal enseigne à des collégiens en Seine-et-Marne. Ces dernières semaines, les mains se lèvent de plus en plus spontanément en début de séance.
"Après les déclarations, notamment après le clash entre le président Zelensky et le président Trump, en accueillant des élèves le lendemain, j'ai fait un petit zoom sur ce qui s'était passé pour m'assurer qu'ils avaient bien compris les enjeux de ce qui s'était dit dans le Bureau ovale. Et je crois que ça leur a permis de prendre un petit peu de recul parce que pour certains, il y avait une forme vraiment d'inquiétude qui était perceptible", explique-t-il.
Les seuls qui n'ont finalement pas, ou peu, eu à faire face au sujet, ce sont les instituteurs en école primaire. Aucun de ceux contactés par RTL n'a confié avoir eu des questions de la part de ses élèves.
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